Sorti sur le label Alien Transistor fondé par le leader de The Notwist, il s'agit ici d'une rencontre au sommet entre Anne Laplantine et F.S Blumm. La première est française, spécialiste d'une Lo-Fi décomplexée mixée avec de l'expérimentation diverse et variée notamment électro-acoustique, et que nous avons découvert en son temps sur des labels comme Goom ou Alice In Wonder (ex-Noise Museum). Le second est allemand et il est à ranger dans la même catégorie, en rajoutant peut-être une fascination pour le sons analogiques d'une délicatesse extrême, comme le prouve ses sorties sur Morr Music ou Staubgold.
A l'occasion de la ressortie chez Warp de leurs classiques Chiastic Slide et LP5, albums représentant le point de bascule définitif entre l'Autechre première manière encore hantée par l'esprit Rave et la seconde époque qui nous plonge dans l'hermétisme envoûtant des laboratoires de recherche électronique musicale, retrouvons Rob Brown et Sean Booth avec un maxi justement issu de cette période de transition marquée par un entrelac de rythmiques toujours aussi hypnotique.
Petit focus sur Bill Wells, jazzman écossais, guitariste et pianiste, et dont l'univers musical doit beaucoup à Brian Wilson, Burt Bacharach, Gil Evans ou Charles Mingus. Il a surtout à son actif une série impressionnante de collaborations avec ce qui se fait de mieux en matière d'Indie-Pop, Post Rock et électronique de ces trentes dernières années: Stefan Schneider, Barbara Morgenstern, V-Twin, Jad Fair, Isobel Campbell, Yo La Tengo, Arab Strap... n'en jetez plus !
On continue l'exploration du passionnant catalogue du label britannique Ghost Box avec Beautify Junkyards, formation portugaise active depuis 2012 auteur de quatre albums dont les deux derniers sont sortis sur le label. Il s'agit d'une Folk-pop à la fois Psyché et éthérée qui plonge l'auditeur dans des abymes de douces sensations, celles-ci étant renforcé par la présence de discrètes influences Dream Pop tendance brésilienne.
Découvert en 2012 via un mini label indépendant français passionnant nommé Orgasm (Acetate Zero, Clair...), The Humble Bee est le projet de Craig Tattersall, auteur d'une œuvre considérable en matière d'Ambient menaçant et inquiétant (mais la catastrophe annoncée n'arrive jamais vraiment), magnifique patchwork de collages sonores, de souvenirs brumeux, de contrepoints mélodiques où transpirent une mélancolie tenace. Superbe.
Le répertoire de Jean-Sebastien Bach est décidemment inépuisable. Il est ici repris façon électronique vintage analogique par Carlos Futura, derrière lequel on retrouve un duo composé par Klaus Netzle et Christian Brunh, deux compositeurs allemands, arrangeurs et producteurs (avec leur propre studio) qui ont œuvré dans tous les genres et notamment pour la musique de films, la Library Music, la Pop ou la variété. Le résultat est ludique avec un brouillard permanent situé à la frontière entre bon et mauvais goût.
Avec Kas Product il s'agit là de l'autre référence absolue du Post Punk électronique 80's en provenance de Nancy, France. Un duo légendaire composé de Bidou et Cécile Coiffard qui eut le malheur d'avoir raison avec 30 ans d'avance. Son d'époque et toujours d'actualité, attitude parfaite. Gloire leur soit rendue (d'avoir essayé).
Les mythiques Der Plan, formés en 1979 puis séparés en 1993, réactivés par l'unique membre d'origine Moritz Reichelt en 2003, sont une figure légendaire du Post Punk électronique allemand. Le label Bureau B a crée la surprise cette année en rééditant des bandes datant du milieu des 80's et que l'on croyait définitivement perdu. Derrière une pochette hideuse se cache le projet Fanuks, dont le but était de se rendre immortels comme Mensch-Maschinen ou Man-Machines. Fanuks produirait de la musique pour toute l'éternité, se lançant dans une tournée mondiale sans fin. L'éternité se révélera finalement hors de leur portée en raison de divers obstacles techniques, mais il est juste de dire que Der Plan était toujours en avance sur son temps .
On a renoncé il y a bien longtemps déjà à décrire l'univers musical de ce duo britannique composé de Sean Canty et de Miles Whittaker. Disons en gros Dark Ambient Industriel Cinematic Soundscape si ça peut vous aider. Le mieux est de fermer les yeux après vous être assuré que toutes les portes étaient bien fermées, c'est plus prudent.
Une poignée d'albums à la fin des 90's, c'est tout ce qu'il reste de cette formation attachante composée d'Adam Pierce et de Dylan Cristy qui rivalisa en son temps avec les meilleurs groupes de la scène Post Rock de Chicago. Il est vrai que leur capacité à produire un son dépouillé et hypnotique était incroyable, et surtout l'idée fondatrice de mettre en avant les xylophones, marimbas et autres glockenspiels s'avéra extraordinairement payante, imposant ceux-ci comme emblème du genre. Quel bonheur de retrouver le groupe ici en live pour une tournée de reformation en 2016 au Japon et disponible sur leur Bandcamp.
Derrière l'unité sonore affichée par ce disque se cache une compilation de titres divers destinés à la bande-son de pièces de théâtre (notamment radio), de films cinéma ou de documentaires TV. Et l'on ne peut que constater ce que l'on savait déjà: l'extraordinaire capacité du groupe à créer des images mentales fortes et inoubliables grâce à leur Electro Post Pop mélancolique et expérimentale, les sonorités organiques et industrielles, agencées sur des nappes mélodiques laissant leurs empreintes s’installer aisément dans le cerveau de l’auditeur..
Derrière Das Ding se cache un vieux de la vieille hollandais du nom de Danny Bosten, enfermé dans sa chambre pendant les 80's et produisant un drôle de boucan électronique avec de vieilles machines, et qui sortit quelques cassettes (sounds & design) sur son propre label Tear Apart Tapes, avant de connaître une forme de consécration numérique avec des albums et des maxis sortis chez Electronic Emergencies et Minimal Wave, pour un résultat Electro sombre avec effluves Acid et New Wave.
Derrière ce patronyme amusant (inspiré du cabinet du docteur Caligari) se cache un trio anglais 80's adepte d'une Synth Wave à tendance Dark au potentiel tubesque relativement important. Passé inaperçu à l'époque (seul un single est paru en 1983), ils ne doivent leur résurrection qu'avec le concours de l'inestimable label Minimal Wave, grand spécialiste de la réédition dans ce genre si prisé aujourd'hui.
Faut-il encore présenter The Pastels, petite merveille d'Indie-Pop écossaise formée en 1981 et qui dans les 90's représentait le petit trésor caché idéal bien loin des têtes d'affiche de la scène indépendante façon Blur ou Oasis s'écharpant à la une du NME ou du Melody Maker. Il est vrai que leur orchestration légère (entre Jonathan Richman et le Velvet) à la limite de la fausse note ou du mauvais accordage d'instruments, toujours gentiment fluctuant et tellement éloigné du gros son efficace, ne pouvait séduire qu' une poignée d'aficionados amateurs de décalage fragile. Au fil du temps la formule s'est enrichi avec l'ajout de cordes, de cuivres, d'électronique et l'adoption de structures plus flottantes qui créeront des liens évidents avec la scène Post Rock US & UK. Et c'est ainsi qu'en 2003 on se retrouve avec ce cinquième album produit par John Mc Entire de Tortoise et dans lequel il joue en compagnie de l'inclassable multi-instrumentiste Bill Wells, de Jarvis Cocker de Pulp et de Gerard Love de Teenage Fanclub. Il s'agit de la soundtrack du premier film réalisé par David MacKenzie, auteur d'un formidable néo-western intitulé comancheria en 2016. L'ensemble est superbe, alternant minimalisme, ambiances planantes diverses et variées et hypnotisme grand format. On est bien loin de la Pop dés débuts, preuve de la formidable inventivité de la bande à Stephen McRobbie.
Dernier album en date pour ce quatuor que nous avons déjà évoqué ici et que nous aimons tant. A l'instar des australiens de The Necks, le Post Rock tendance Jazz du Chicago des 90's a trouvé ses dignes héritiers avec cette formation londonienne active depuis 2006 qui nous présente ici trois instrumentaux à la fois semblables et très différents, avec un motif rythmique commun servant de base à de longs développements orchestraux (avec synthétiseurs, batteries et vibraphones notamment) où dominent les mirages de l’ambient et du minimalisme.
Le Post Pop électronique de The Notwist fait toujours son petit effet après 30 ans de carrière. Mélodies délicates héritées du romantisme allemand (avec de discrètes influences Jazz) et voix mélancoliques sont au programme de leur dernier opus en date sorti sur Morr Music, le label référence du genre avec Lali Puna en tête de gondole, dont la chanteuse Valérie Trebeljahr est mariée au leader de Notwist Markus Acher. CQFD.
Dernier album en date pour le norvégien Prins Thomas, apôtre d'une Electro House aux forts accents Balearic, avec ce qu'il faut de Trans pour faire décoller haut dans le ciel les danseurs du monde entier. Un peu limite parfois, mais tellement bon le plus souvent !
Encore une réédition formidable signée du label Minimal Wave avec cette compilation de Polyphonic Size, formation New Wave belge tendance Dark 80's qui eut sa petite heure de gloire au delà du cercle des amateurs de Post Punk électronique, notamment grâce à sa reprise décalée et savoureuse du mother's little helper des Rolling Stones sur leur premier album. On notera aussi la présence du bassiste des Stranglers Jean-Jacques Burnel en tant que producteur (alors dans sa période la folie, totalement Post Punk pour le coup) ainsi que de la sortie du dernier album du groupe en 1988 sur le mythique label New Rose de Patrick Mathé.
Le champs du Post Punk US semble sans limite. Découvert grâce au blog d'Arbouse Recordings il s'agit ici d'une formation new-yorkaise de 1980 qui bénéficie de la présence aux claviers et à la production de Philip Glass pour leur deux premiers albums, ce qui donne au final un univers sonore à mi-chemin entre du Gang Of Four en moins rugueux et une forme de minimalisme dans les harmonies et les rythmes, ceux-ci annonçant sur certains titres une forme de réchauffement climatique qui permettra à pas mal de formations de ce genre et de cette époque d'accéder enfin aux pistes de danse. Les grands-parents de LCD Soundsystem ?
Derrière Moinho se cache le pianiste français Franck Marquehosse. Après un premier album intitulé Baltika , paru en 2012 chez Arbouse Recordings et salué par la critique, le compositeur palois est de retour avec un nouvel opus néo-classique à base de piano délicat et de cordes sublimes. Du beau travail parfait comme bande-son pour film d'auteur.
Compilation superbe et label important, car emblématique d'un genre et d'une époque: l'Indie-Pop Lo-Fi de la fin 90's, représenté génialement ici par la structure 555 Recordings de Leeds fondée par Stewart Anderson (Boyracer, Steward) avec au menu de la Pop inventive enregistrée sur grille-pain et de l'expérimentation électronique excitante car dénué de toute prétention artistique. L'occasion de se remémorer quelques grands noms de l'époque (Famous Boyfriend, Remote Viewer, Hood...) histoire de nous replonger dans un grand bain de mélancolie.
Une Pop Folk toute simple, sombre et lumineuse à la fois, aux arrangements et aux voix sobres et émotionnelles comme il faut. C'est signé Stephane Milochvitch, moitié du duo Thousand & Bramier (avec Guihem Gautier des fabuleux Madrid) qui choisit pour son premier album quasi solo la formidable et inventive structure Arbouse Recordings de Rodez, et dont Thousand est sûrement l'une des références les plus académiques concernant la musique mais sûrement pas la plus avare pour ce qui est de donner du plaisir à l'auditeur.
On a déjà évoqué ici ce duo français (avec les deux Fabrice, Marsaud et Rey) actif au début des années 2000 et auteur d'une Electronica minimale et mélancolique qui pourrait rivaliser avec les maîtres en la matière, j'ai nommé Boards Od Canada. Après un excellent split EP en compagnie d'Isan, voici ici leur premier album de 2003 sorti sur l'excellent label Static Caravan.
A mi-chemin entre le Down tempo, la Synth Wave, la musique concrète et l'avant-garde tendance bricolage se trouve une curiosité que l'on ne pouvait trouver que sur le catalogue du label Ghost Box. ToiToiToi est le projet du berlinois Sebastian Counts, grand admirateur de Library Music (rayon BBC Workshop) et d'électronique analogique vintage et ici en total roue libre pour notre plus grand plaisir.
Classique des classiques issu du catalogue du label Output drivé par Trevor Jackson (futur Playgroup), tête de pont de l'Electro Post Rock britannique de la fin des 90's avec en tête de gondole les incontournables Fridge comprenant le futur Four Tet Kieran Hebdan. Pour en revenir à Circlesquare il s'agit du projet du canadien Jeremy shaw et si vous aimez l'Electro Down tempo Dark mâtinée de Post Rock climatique et le tout accompagné d'une voix profondément mélancolique, ceci est pour vous. Il récidivera 6 ans plus tard avec un second album sorti chez Studio !K7.
Enregistré juste avant son départ pour les Canaries dont le séjour lui sera fatal en raison d'un accident de plongée (son autre passion), le thème de la série Commissaire Moulin est devenu un classique dans l'œuvre du compositeur François De Roubaix. Il est ici agrémenté d'autres thèmes qui proviennent de diverses œuvres audiovisuelles mises en musique par l'auteur. Ceux-ci ont un parfum de mystère, d’intrigues et de suspense parfaitement raccords avec la série.
Twine est un duo américain composé de Chad Mossholder et Greg Malcom et qui a été actif de 1998 à 2010 sur des labels essentiels comme Ghostly International ou chez les marseillais de Philippe Petit et sa structure Bip Hop. Musicalement, on se situe à la lisière du Post Rock, de l'Ambient, de l'Electro-acoustique et des expérimentations électroniques façon IDM pour un résultat passionnant sur un mode à la fois sombre et cinématique. Grosse découverte, donc.
Ntone était la sous-division un tantinet plus électronique du label Ninja Tune, la référence du Down Tempo / Abstract Hip Hop / Future Jazz de la fin des 90's. Il s'agit ici d'une longue digression musicale sous forme de mix parfaitement maitrisé par les doigts de fée de Jonathan More et Matt Black alias Coldcut. Une playlist (Neotropic, Journeyman, Hex...) et des arrangements toujours pertinents 25 ans après les faits.
Les amateurs d'Electro House tendance Disco avec fortes influences Progressive, Trance voire Baléaric (soit ce qui se fait de mieux pour tripper grave sur un dancefloor) se précipiteront sur cette compilation célébrant les 10 ans du label norvégien Full Pupp fondé par Prins Thomas, le meilleur représentant d'un genre où les pieds et les neurones sont mis à rude épreuve.
Sam Valenti, le fondateur du label Ghostly International, nous a mitonné une sélection inédite (disponible sur Soundcloud) à base de House déviante et d'Electro cubique, combinaison parfaite pour un dancefloor où le ludique côtoie l'inquiétant. Avec Recondite, Gold Panda, Matthew Dear ou Daniel Wang notamment.
Belle compilation oscillant entre Ambient et Modern Classical avec de nombreux artistes issus du label Ghostly International, formidable structure de Brooklyn habituée aux sons électroniques aventureux et aux rythmes bigarrés (annonçant rien moins que le futur de la technosphère), ici donc en mode très très contemplatif.
Depuis 25 ans on voue un culte (cf. ici) discret mais tenace à Lee Norris, producteur britannique adepte d'un son Minimal qu'il mixe avec de la House ou de la Techno Old-School en soignant particulièrement bien les arrangements. Du Minimal un peu moins raide et un peu plus organique que son homologue allemand, et qui provoque un pur plaisir à écouter au casque. Que ce soit pour ses productions signées Norken, Metamatics ou Nacht Plank, le tout sur des structures formidables mais un peu oubliées aujourd'hui et qui ont pour nom Neo Ouija et Hydrogen Dukebox, votez Lee Norris !
Après Oppenheimer Analysis, nouvelle pépite Synth Wave de 1982 dénichée par le label Minimal Wave et signée par le canadien Ohama alias Tona Walter Ohama, dont l'univers parental de cultivateur de patate ne le prédestinait pas vraiment à l'électronique analogique vintage.
Attention chef d'oeuvre ! Per Mission est le projet de Jason B. Noble, figure discrète mais légendaire (décédé en 2012) de la scène Post Rock US puisqu'il fut membre de Rodan et Shipping News, deux groupes 90's emblématiques du genre, tendance Rock lourd pour le premier et plus Pop pour le second. On le trouve aussi dans le "super groupe" Rachel's, sorte de formation all-stars où de grandes personnalités de la scène de Chicago produisaient une sublimissime musique de chambre sous influence Philip Glass et Michael Nyman. Concernant Per Mission, il s'agit d'un croisement idéal entre Tortoise, Labradford et Dylan Group où le sens des grands espaces et de l'abstraction sonore fusionnent avec le Minimal et le Drone pour un résultat envoûtant au possible. Superbe !
