Le regretté Andrew Weatherall, ici sous l'alias The Woodleigh Research Facility. On reconnaît immédiatement la patte du maître: une Electro robotique et endiablée sur fond de 4X4 Temps au groove démoniaque. Impossible de résister à cet appel à la trance !
Duo londonien composé de Sam Willis (membre de Allez-Allez) et Alessio Natalizia (que l'on connaît aussi pour Not Waving) dont les deux premiers albums sont sortis sur Kompakt. Ils ont une vision pastorale du monde sonore, et leur musique possède une sensation naturelle, unique et personnelle, utilisant le meilleur de la technologie à la fois ancienne et moderne. On trouve aussi une combinaison symbiotique entre le jeu de guitare d'Alessio et les voix obsédantes de Willis (surnommé par Michael Mayer comme étant celles de rongeurs drogués), l'ensemble proposant une relecture du Krautrock allemand passé à la moulinette 2.0. Kompakt, Neu!, Roedelius, Walls et Harmonia, même combat impressionniste.
Au menu de ce petit florilège: de la House bien smooth signé du trop discret producteur parisien John Thomas, 20 ans d'activité tout de même (et des débuts sur l'excellent label Logistic) au service du déhanchement suave et efficace. Le légendaire Superpitcher est toujours là et il nous régale dans un exercice plutôt Mid-Tempo évidemment sur Kompakt. Quant à Hunter/Game, il s'agit d'un duo italien auteur d'un unique album sur Kompakt et d'une quinzaine de maxis dans un style Electro froide et rigoriste façon "made in Germany".
L'arrangeur, compositeur et chef d'orchestre Hugo Montenegro, connu pour ses bandes originales de films et pour ses réinterprétations groovy lounge de standards Pop des 60's et 70's (il a notamment contribué à faire connaître Morricone aux Etats-Unis en reprenant ses BO pour les films de Sergio Léone) s'attaque ici au répertoire d'Elton John pour un résultat réjouissant.
On a déjà evoqué ici le projet solo d'une artiste d'Oakland dénommée Mara Barenbaum qui officie sous l'intitulé Group Rhoda dans une veine Post Punk plutôt synthétique avec voix féminine mélancolique donnant à l'ensemble une délicatesse folle. Elle a naturellement trouvé sa place sur le remarquable label Dark Entries qui diffuse tous ces sons directement liés à cette époque lointaine du début des 80's, celle qui n'est jamais complètement remis de l'apparition entre autre des Young Marble Giants. Superbe.
Sixième album d' Helen Money (dont un avec Jarboe), violoncelliste américaine naviguant dans la sphère Post Rock caractéristique de la ligne musicale du label Thrill Jockey, le label de Chicago qui a tant œuvré pour donner ses lettres de noblesse au genre. Un disque plus que jamais intimiste, grave, touchant, profondément beau. Triste aussi, voir carrément plombant mais sans cesse sombrement lumineux.
C'est en croyant s'attaquer à un nouveau EP du groupe 90's Post Space Rock Jessamine que nous sommes tombés sur cet autre Jessamine qui n'a rien à voir avec les premiers cités. Il s'agit ici d'Electro House tubesque signée par un allemand sur un label berlinois inconnu au bataillon et à l'intitulé difficilement prononçable. Charme du mystère allié à l'efficacité dancefloor.
Encore une excellente réédition du label Bureau B dans leur style de prédilection, à savoir le Krautrock allemand, ici tendance électronique Kosmische Muzik, planante en VF. Ca vole haut au dessus de la Rhur grâce notamment à Harald Grooskopf (grosse tête en VF), ex batteur d'Ash Ra Tempel et ici en solo pour son premier album dans une pure lignée Berlin school (Tangerine Dream, Klaus Schultze).
Unique trace discographique pour ce "super groupe" qui réunit Michael Rother de Neu!, Steve Shelley batteur de Sonic Youth et Aaron Mullan guitariste de Tall Firs pour un bel exercice de style dans le plus pur style Krautrock. Rien de plus normal quand on sait que Neu! est l'un des inventeurs du genre.
Grosse tuerie Electro House dancefloor (à tendance progressive spécial "after") pour un Miyagi qui n'a rien à voir avec Fujiya & Miyagi ! Celui-ci s'appelle Robert Wagenknecht et est actif depuis 2011 avec 2 albums et une vingtaine de maxis.
Typiquement le genre de disque qui eut un petit succès d'estime à sa sortie en 1981 et qui, si il sortait aujourd'hui, ferait la une de Télérama, Libération et les Inrocks avec le titre "le renouveau du rock est arrivé !". Du pur Post Punk britannique sous haute influence Joy Division, avec à la clef un nombre de tubes invraisemblable ! Attention chef d'oeuvre !
Le producteur allemand Hendrik Weber alias Pantha Du Prince s'est imposé depuis une quinzaine d'années avec des albums à l'esthétique Minimal et enveloppant. Il avait ces derniers temps montré des tendances à une certaine forme de joliesse et de luxuriance dans ses orchestrations mais il semble bien à l'écoute de ce dernier album que l'on soit revenu à la case départ avec une approche très Ambient et austère, les beats n'arrivant quasiment qu'au quatrième titre. Les éléments sonores organiques et naturels sont tout de même encore bien présents et égayent un univers dominé par des drones hypnotiques.
Le charme discret de la Library Music italienne des 60's & 70's. Romolo Grano est un compositeur , arrangeur et multi-instrumentiste qui a beaucoup œuvré dans l'illustration pour les images, avec une diversité esthétique qui laisse rêveur, en l'occurrence ici une électronique planante, cosmique et menaçante car mixée ici avec de l'électro-acoustique, pour un résultat typique de cette époque aventureuse où le domaine de la recherche côtoyait les productions grand public.
La beauté à l'état pur de l'électronique mid-90's avec Global Electronic Network, duo allemand composé de Can Oral (plus connu sous le nom de Khan) et d'Ingmar Koch, qui utilisait du matériels techniques détériorés pour produire un son à l'ultra-minimalisme troublant dans la lignée de Plastikman, sans trace d'Acid toutefois. Une production Mille Plateaux, formidable label exigeant dont le nom fait référence à un concept tiré de l'œuvre des philosophes Gilles Deleuze et Felix Guattari. Toute une époque !
Erik Hall est un musicien et producteur américain, ancien percussionniste au Chicago Youth Symphony Orchestra. Pour son premier album, il nous propose une relecture du classique des classiques de l'école minimaliste américaine, à savoir ce Music for 18 musicians de Steve Reich que ce dernier composa entre 1974 et 1976. Il remplace pour l'occasion certains instruments par du piano, des guitares électriques et du Moog. Le résultat est aussi beau et envoutant que l'original.
Troisième album pour cette formation Post Jazz suisse alliant science du groove et climats hypnotiques obsédants, notamment grâce à des vocaux étranges qui rappellent Petra Haden et son album de reprises de classiques de musiques de films à base unique de voix reproduisant tous les instruments d'origine. La Suisse est décidemment une terre d'innovations musicales surprenantes.
Le dernier album en date (5 en 16 ans) de notre chouchou roi d'une Electro House Minimale groovy et pastorale à souhait j'ai nommé Dominik Eulberg. Toujours un son aussi enveloppant où tous les détails comptent, et toujours cette efficacité sur le dancefloor, les jambes en transe tandis que la tête surfe du coté du firmament, emportée par des nappes élégiaques. Le changement de label (de Traum Schallplatten à K7!) n'a finalement eu que peu d'incidence sur l'univers musical pour cet ancien Park Ranger dont les sons "naturels" ont toujours su trouver une place prépondérante dans son oeuvre.
Déjà le 25ème album (!) d'un duo Post Jazz du Massachusetts tout en délicatesse, spleen et minimalisme, avec son piano à la Satie, ses basse douces et enveloppantes et ses cornes de brume. Lévitation et relaxation assurée qui rappelle le Post Rock Lo-Fi de Movietone dans le brouillard de Bristol.
Second album de Simon Pyke alias Freeform, actif depuis 25 ans et auteur de nombreux albums d'Electronica sur des labels aussi prestigieux que Skam, Sub Rosa ou Quatermass. On y retrouve la quintessence de la beauté sombre de ce qu'on nommait à l'époque l'IDM, acronyme désignant l'Intelligent Dance Music, spécialité britannique des 90's initiée par Autechre, Aphex Twin et les labels Rephlex et Warp.
Passionnant producteur de Liverpool adepte d'une Electro Mid Tempo remplie à ras bord de Beats abstraits enfumés au possible, de samples bizarroïdes à forte teneur cinématographique et d'ambiances oscillant entre Psychédélisme et Industriel, le tout ici accompagnant les images d'un poème visuel (signé par l'architecte et réalisateur Liam Young) portant sur les drones et filmé par des drones, avec des séquences étonnantes sur des industries textiles en Inde et des mines boliviennes de lithium.
Blue Note n'est pas seulement le sanctuaire légendaire d'un Jazz dit classique, il fait aussi la part belle à une certaine forme de Post Jazz, volontiers plus joueur quant aux codes du genre, à l'image de ce trio de Manchester actif depuis 2012 et auteur de 5 albums dont voici le dernier en date. Il y a des rythmiques compliquées, beaucoup de notes de piano (mixé en avant), quelques traces d'Electronica, c'est un peu bavard parfois mais souvent fascinant dans la connexion qui s'opère avec une certaine scène de Chicago bien connue.
Si comme nous vous ne vous êtes jamais complètement remis de la découverte de Stereolab, jetez une oreille sur les trois albums de Grand Veymont, mystérieux duo du Vercors (le nom provient d'un fameux balcon panoramique de la région) qui officie sur le même terrain de jeu musical, à savoir une voix féminine désincarnée et envoûtante aux paroles sibyllines et des synthétiseurs analogiques sentant bon le rétrofuturisme.
Le duo mythique Two Lone Swordsmen composé du génial et regretté Andrew Weatherall et de Keith Tenniswood (futur Radioactive Man, autre must...) n'en finit pas de découvrir tous ses secrets. Nous sommes ici en 1996, date de leur premier album the fifth mission dont nous nous sommes jamais complètement remis. Il est vrai que cette formule mixant Electro Down Tempo poisseux, Ambient malaisant, Dub déviant, bruitages variés et bricolages analogiques avait tout pour exciter l'auditeur en quête de paradis sonore inédit. Formule que nous retrouvons sur ce maxi, deuxième du groupe en collaboration avec Being aka Dave Paton.
Sorti à l'origine en 1984 sur le label expérimental Touch, cet album est signé par un "super groupe" composé de brillants expérimentateurs de l'époque, à savoir David Toop, Steve Beresford et David Cunningham, avec en supplément quelques guests de luxe comme le saxophoniste Lol Coxhill. De la Post Pop bricolée à base de jazz déviant, de Dub, de Soul et de guitares préparées pour un résultat enivrant et bancal, à l'équilibre instable comme on aime.
Encore un formidable side-project issu de l'univers riche en productions de Stereolab. Il s'agit ici d'Andy Ramsay et Simon Johns pour un unique album sorti en 2003 sur l'aventureux label Lo Recordings. On vous donne la description officielle de ce disque: du Sun Ra rencontrant Stereolab lors d'une convention folklorique, ou Van Dyke Parks produisant The Incredible String Band. Tout est dit.
Encore une excellente réédition du label Bureau B concernant la scène Post Punk suisse des 80's, déjà révélée par l'excellente compilation intenta que nous avions déjà chroniqué ici. On y trouvait notamment ce mystérieux collectif bâlois du nom étrange d'Elephant Chateau, collage dadaïste au service d'un Post Funk exotique sous influence Talking Heads.
Un duo de Düsseldorf qui met au centre du jeu musical le piano et ses nombreuses possibilités. Celui-ci indique le groove, le tempo et les harmonies avec un discret accompagnement électronique pour les rythmiques. Le tout produit au final un son un peu propre peut-être mais terriblement ludique et addictif, à la manière d'Aufgang il y a quelques années quand ceux-ci collaborèrent avec le pianiste fantasque Francesco Tristano.
Ne vous fiez pas au nom bien français (pas très rock'n roll) ni à la pochette (le degré zéro du graphisme fut atteint ce jour là) et concentrez vous sur la musique, parfaite illustration de l'électronique cosmique et planante des 70's tendance Krautrock option Klaus Schultze et Tangerine Dream.
C'est en assistant à un de ses concerts que le réalisateur William Friedkin eut le déclic et engagea Don Ellis comme compositeur pour la musique de son prochain film intitulé french connection. Le succès mondial de ce dernier lança la carrière cinématographique du trompettiste américain qui réalisa par la suite les scores de 6 films et 4 téléfilms dont ce deadly tower réalisé en 1975 par Jerry Jameson avec Kurt Russell dans le rôle d'un sniper fou auteur d'une fusillade à l'université du Texas. Musicalement, c'est du Jazz à la fois calme et dissonant, où l'on sent l'inquiétude poindre le bout de son nez grâce à d'étranges sonorités malaisantes de la trompette du maître.
Et encore une réédition d'un groupe phare quoique méconnu du Post Punk / New Wave à l'européenne mid 80's qui vaut largement le détour et nous convainc que ce territoire est encore à défricher. Il s'agit ici d'un groupe de Düsseldorf dans lequel nous trouvons les futurs Kreidler, à savoir Stefan Schneider, Thomas Klein et Andréas Reihse. Nous connaissons enfin l'origine du génie de la Post Pop électronique allemande.
