Encore un label allemand formidable quoique discret. Monika Enterprise, fondée par l'activiste Post Punk teutonne Gudrun Gut (Einstürzende Neubauten, Malaria !), offre un terrain de jeux excitant définit par sa boss elle-même: "le foyer d'une nouvelle génération de musiciens allemands qui se sont détournés à la fois du monde clinquant des clubs d'Electro et des formules fatiguées du rock indé à guitare". Effectivement, on confirme avec cet opus de Contriva, formation berlinoise pratiquant un Post Rock à tendance Folk Minimal et instrumental du plus bel effet et qui rappelle la scène de Chicago de la fin 90's, celle qui mélangeait laboratoire et americana.
samedi 22 octobre 2022
Fondé en 2004, le label Systematic s'est imposé en toute discrétion comme un réservoir inépuisable de talents capable de réformer le concept classique et bientôt épuisé d'Electro House. Parmi ceux-ci nous pouvons citer Stephan Bodzin, Marc Romboy, Rodriguez Jr., Jimpster, Dusty Kid, Chelonis Jones et bien sûr ici Robert Babicz, producteur polonais (déjà évoqué ici) actif depuis la fin 90's et dont utopia est le dernier album en date.
Focus sur Ital Tek, Alan Myson dans le civil, producteur de Brighton qui redonne un second souffle au concept d'Electronica via ses excellentes productions pour le label Planet Mu de Mike Paradinas. Il est question ici d'Electronica au sens large, agrémenté de Dubstep et d’atmosphères crépusculaires parfois quasi Drone, dessinant lentement des paysages Ambient et Minimal où la répétition de séquences hypnotiques est reine.
jeudi 20 octobre 2022
Bien que sorti chez Morr Music, maison mère d'une Electronica Pop douce et intimiste, cet album signé par un trio est dépourvu d'électronique et fait plutôt penser aux grandes heures de l'indie-Pop britannique des 90's façon Belle & Sebastian. De la belle ouvrage, délicate et soignée.
mardi 18 octobre 2022
On ne sait rien de ISSHU, si ce n'est qu'il s'agit ici du premier album sorti en 2016 sur le label (aujourd'hui dissous) londonien Seagrave, sur lequel on peut trouver notamment Norwell, producteur hongrois dont nous avons déjà évoqué l'excellence ici-même. Quant à ISSHU, cela fait penser à du Post Punk tendance Dark (les premiers Cure sont dans la ligne de mire) mélangé à des rythmiques (parfois non binaires façon Dubstep en moins pénible) d'Electro actuelle, le tout produit plutôt "salement" avec échos et brisures sonores diverses. Très intriguant et très réussi.
Un franc-tireur suisse qui sort des albums expérimentaux sur le mythique label tête chercheuse Sub Rosa, plus précisément dans sa série "musiques en marge". Il a travaillé dans le domaine psychiatrique pendant plusieurs années. A 16 ans, il découvre par lui-même différents univers sonores, tels que la période électrique de Miles Davis, Sun Ra, le Dub, la musique cosmique allemande, Magma, Zappa et bien d'autres. Cela donne ici un mélange troublant et tout simplement étrange d'électro-acoustique, de rafales d'orgue à tuyaux, de chants latins et de timbales creuses. Bon voyage sonore.
lundi 17 octobre 2022
Relecture réjouissante de l'Italo-Disco mâtinée d'Electro actuelle, avec efficacité diabolique du groove et vulgarité (assumée) toujours à la limite de l'acceptable. Il s'agit du premier album d'un duo forcément italien toujours actif aujourd'hui et qui a su renouveler le genre en lui injectant la petite dose de modernité bienvenue.
samedi 15 octobre 2022
In Flagranti est un duo composé du DJ, producteur et artiste visuel Alex Gloor ainsi que de Sasa Crnobrnja. Tous deux sont originaires de Suisse et se sont inspirés à l'origine de la scène cosmique pionnière qui a émergé de l'Italie des années 80, ainsi que d'un ensemble éclectique de genres comprenant "funk, rock, punk, afro, electro, house, reggae, kraut, classique, glam, blues et hillbilly !!! Il fallait au moins un roboratif best of pour rendre hommage à leur science du groove qui fit les beaux jours des labels Gomma, Codek et Kill The DJ.
De son vrai nom Michel Isorinne alias Dystopiska Visioner, il s'agit d'un mystérieux producteur suédois que l'on situera dans dans l'Ambient Post Rock à tendance cinématique et Dark, "assez frêle et non raffiné" selon son auteur. On trouvera à la fois des vignettes romantiques pour un film sans voix ainsi que des moments pour des mondes futurs et des histoires d'amour non écrites. Bref, du pur cinéma pour oreilles aventureuses.
Unique album pour ce producteur nommé Yotam Oren qui a grandi à Jérusalem et qui pratique une Electro Dark envoûtante à souhait. Trouvant son attirance pour la musique électronique depuis son plus jeune âge et comprenant au fil des années qu'il ne peut pas tourner le dos et nier son amour irrationnel pour les fréquences mystiques - il vit et respire la musique électronique depuis son enfance. ça coule profondément dans ses veines.
vendredi 14 octobre 2022
Formation de Cardiff drivée par Emma Daman, ex-membre de The Victorian English Gentlemens Club, adepte d'une Post Pop foutraque et psychédélique. Souvent sombre et cosmique sur le plan sonore mais jamais à court d'idées, cet album partage avec des groupes comme Deerhoof ou Animal Collective un équilibre délicat entre expérimentation et accessibilité.
jeudi 13 octobre 2022
Sorte de "super groupe" (comme on disait dans les 70's) accueillant en son seing un membre du duo House Silicone Soul (qui fit les beaux jours du label Soma) ainsi que de brillants ingénieurs du son, l'ensemble (enregistrant à distance par échange de fichiers) produisant une Ambient Minimale aussi cinémascope que réussie. A noter que l'opus est sorti chez Raster, structure qui prend la suite du mythique label Raster-Noton (Carsten Nicolaï, Alva Noto...).
Le label Monika Enterprise de la légendaire Gudrun Gut était le parfait écrin pour accueillir le sixième album de la finlandaise Merja Kokkonen, à savoir un Post Punk électronique à voix blanche, envoûtante et désincarnée. Du art-pop trippant, minimal et moderne, avec synthé de science-fiction lent, chant dramatique et techno pop de chambre froide. Superbe.
mardi 11 octobre 2022
Formation néo-classique internationale aux cordes glaçantes et glacées. A l'origine il y a James Underwood, violoniste installé à Londres pour étudier au Royal College of Music. Il a gagné ses galons en faisant de nombreuses tournées à travers l'Europe avec le regretté Jóhann Jóhannsson. Formant le quatuor à cordes Iskra, il ne s'est pas contenté de se confiner dans les hautes sphères de la musique classique contemporaine et a travaillé en étroite collaboration avec The xx pour les aider à réaliser leur vision sur leurs albums. Il a collaboré aussi avec Vampire Weekend, Sufjan Stevens, Ólafur Arnalds, Dustin O'Halloran et Michael Price.
On a déjà évoqué ici le cas de cette formation No Wave / Post Punk new-yorkaise fondée en 1979, séparée en 1983 puis réactivée en 2007. Enregistré peu de temps après sa formation en 1980 et initialement publié sur le label bruxellois séminal Les Disques Du Crépuscule, cet opus suggère une histoire alternative dans laquelle Tobe Hooper et Jah Wobble ont fourni la bande originale de The Warriors. L'atmosphère partout est épaisse tout en laissant passer un vague soupçon de lumière.
Cinquième album pour cette formation de Leeds qui pratique un Rock fougueux et rigide qui rappelle un certain Post Punk (non électronique) d'antan. Si il est un peu tôt pour parler d'un renouveau du Rock, on peut légitiment s'enthousiasmer pour ces réminiscences à la Gang Of Four et Wire.
lundi 10 octobre 2022
Un duo anglo-australien (dont le fondateur du projet Ambient Maps & Diagrams) qui tisse un drone ambient de guitare étoilée avec des textures électro-acoustiques granuleuses. Mélangez avec de discrètes inflexions minimalistes Reichiennes, une traînée brumeuse d'overdrive interstellaire flamboyante avec guitare réverbérée et vacillante de distorsion. Ajoutez quelques passages étroits statiques dans un espace autrement serein, provoquant une perturbation mineure, une dissonance et un grain plus profond faisant allusion à quelque chose dans l'au-delà. Ce n'est pas de la musique calme mais on s'y sent bien.
Deuxième album pour cette formation allemande qui incarna si bien l'esprit du Post Rock outre-Rhin à la fin des 90's, notamment via ses productions sur les labels Kollaps et Kitty-Yo, soit un mélange habile entre instrumentaux Pop, Rock, Electronica et Jazz, le tout accompagné d'un canevas de rythmes hypnotiques et de lignes de basses accrocheuses. Désolé mais c'est encore un disque qui va nous rendre nostalgique d'une certaine époque.
Quand l'électronique expérimentale rencontre la Library Music, cela donne des disques étonnants signés ici par l'italien Armando Sciascia pour le label Vedette Records. Formidable époque où le champs des possibles synthétiques semblait sans fin.