Deuxième album pour Richard Skelton alias The Inward Circles, qui nous propose ici un Ambient hypnotique (avec prédominance de cordes grandioses) commençant au niveau du sol et progressant lentement vers le bas. Le titre fait référence à « Lindow Man », l'un des nombreux corps de tourbières découverts dans le nord de l'Europe au XXe siècle, et poursuit un thème archéologique qui évoque un paysage distinctement funéraire.
jeudi 29 août 2024
Encore un label important qui a su élever notre niveau de curiosité en matière d'innovations musicales ! Leaf est apparu dans les 90's en défendant des pépites ayant pour nom Sons Of Silence, Decal, A Small Good Thing, Eardrum, Faultline ou 310, tous étant aventureux et croisant les genres entre Post Rock, Post Jazz ou Post Electro. Il est rassurant de savoir que la structure est toujours vivace 30 ans après ses débuts comme le prouve Szun Waves, trio Jazz londonien lorgnant vers les musiques nouvelles et passées façon Kraut Cosmique. En quête de transcendance, Szun Waves se contente parfaitement de voyager sans carte.
De son vrai nom Michel Wisniewski, Supermalprodelica (ce nom !) est apparu dans la 2ème partie des 90's en sortant des opus d'Electro Mid-Tempo foutraque et jouissif à base de samples et de cut-ups, technique nouvelle et déjà fascinante à l'époque. L'absence d'information (pas d'internet à l'époque) renforçait le halo de mystère exercé sur l'auditeur novice que nous étions à l'époque. depuis, l'homme a continué son chemin en produisant des disques de plus en plus Drone et abstraits pour notre plus grand bonheur, laissant d'autres artistes moins brillants que lui récolter les fruits de ces nouvelles techniques d'écriture et de production sonore. Gloire lui soit rendue.
Le très passionnant et expérimental label allemand Staalplaat (40 ans au service du pointu de tous bords, avec une préférence pour l'Indus et le Drone...) nous délivre régulièrement des opus aussi beaux que mystérieux, comme le prouve ici ce duo magique composé de Stephan Mathieu et Ekkehard Ehlers. Le premier est un ingénieur du son allemand et fut actif comme musicien, de 1989 à 98 comme batteur, puis travailla dans la musique électroacoustique et l'installation sonore. Le second est un artiste sonore travaillant principalement dans le domaine des manipulations numériques de musique existante. À la fin des années 1990, il travailla au bureau Mille Plateaux/Force Inc. à Francfort. Les deux nous proposent un magnifique voyage sensoriel à écouter les yeux fermés.
Sorti sur l'excellent label hollandais Delsin, ce EP de Redshape est une tuerie de Techno sombre, minimale et élégante, loin des clichés du genre. Il est signé par le vétéran berlinois Sebastien Kramer alias Redshape, adepte d'une esthétique old-school qui ravira les amateurs.
Formé à Paris en 2012 par le duo Jonathan Fitoussi & Julie Freyri, leur premier album s'inspire d'artistes électroniques tels que Kraftwerk, Laurie Spiegel, Manuel Göttsching ou des premières productions techno de Détroit. Le tout a été entièrement composé sur des synthétiseurs analogiques. Old School et parfait.
Bombe Electro signée par la moitié du légendaire duo Fujiya & Miyagi. Mélangeant Deep House et Techno et apportant toujours des ambiances hypnotiques et mélodiques, Miyagi a abandonné ses influences Kraut et Italo Disco de son ancien projet pour se concentrer sur le dancefloor. Un must !
Machinefabriek est le pseudonyme du compositeur/producteur/musicien Rutger Zuydervelt, basé à Schiedam (Pays-Bas). Sa musique combine des éléments d'ambiance, de bruit, de minimalisme, de drone, d'enregistrements sur le terrain et d'expérimentations électro-acoustiques. En plus de publier de la musique et de se produire en direct, il est également compositeur de spectacles de cinéma et de danse. The Measures Taken est la partition d'une chorégraphie d'Alexander Whitley en collaboration avec les artistes visuels Marshmallow Laser Feast. Quant à la collaboration avec Sergio Sorrentino, il s'agit d'un album basé sur la beauté du son de la guitare électrique. Le son pur de la guitare électrique (principalement « propre » ou parfois un peu « sale » avec la pédale de fuzz) évoque des souvenirs, des images, des émotions. Les harmoniques, accords simples, arpèges, notes simples soutenues de la guitare de Sergio Sorrentino ont constitué le point de départ de la création de chaque morceau. Sergio a enregistré des idées, des croquis et des improvisations, qui ont ensuite été traités par Machinefabriek. Utilisant principalement les sons de la guitare de Sergio comme matériau de construction, il en résulte un album ludique, mélodique et très accessible qui se démarque dans les œuvres des deux artistes.
mercredi 28 août 2024
Dernier album en date pour la référence absolue en matière de Deep House j'ai nommé Sasu Ripatti, pour un résultat toujours aussi moelleux et groovy. Même si on peut le préférer dans un style plus abstrait sous le nom Vladislav Delay, l'homme sait y faire pour réchauffer les dancefloors.
Le coté très satisfait de lui-même du bonhomme peut peut-être énervé certains (cf. le dernier documentaire qui lui est consacré) mais force est de reconnaître le génie du mec question écriture et ouverture d'esprit, comme le prouve son dernier album en date, formidable collection de tubes en puissance revisitant 40 ans d'histoire de technosphère avec une aisance et un talent sans commune mesure.
Le pape de la Folk / Pop Lo-Fi US des 90's ici en mode acoustique reprenant des titres de son projet Sentridoh. Enregistré sur un grille-pain, comme d'habitude, avec toujours cette grâce et cette élégance propre au génie.
Lionel Marchetti est un compositeur de musique électroacoustique, artiste sonore et visuel. On peut rajouter ses talents d'improvisateur (utilisation des microphones, des haut-parleurs et de l'électronique, notamment avec son collègue compositeur Jérôme Noetinger) et de grand défenseur de la « Musique concrète » de Pierre Schaeffer et son « art du haut-parleur » à travers des essais portant principalement sur l'esthétique musicale de Michel Chion. Il nous propose ici une longue divagation où nappes Ambient sublimes (façon Scanner) et érotisme font bon ménage pour une ode au tantrisme à ne pas mettre entre toutes les oreilles.
lundi 26 août 2024
Pièce complémentaire à Listening To Pictures de 2018, ce deuxième volume de la série Pentimento présente huit nouveaux morceaux du visionnaire de la musique qu'est Jon Hassell. Pentimento est défini comme « la réapparition dans une peinture d'images, de formes ou de traits antérieurs qui ont été modifiés et repeints » et cela est évident dans le style de production innovant qui « peint avec le son » en utilisant des nuances qui se chevauchent pour créer une ambiance indéfinissable et enivrante. En mode mémoriel, le trompettiste octogénaire permet aux tropes de son passé de prendre part au présent.
Sorti sur une sous-division de l'excellent label FatCat, cet opus est un petit bijou de musique Post-Classique comme on pouvait en trouver du coté de Chicago à la fin des 90's avec The Rachel's. Il présente des œuvres inédites et exclusives de Dustin O'Halloran, Hauschka et Jóhann Jóhannsson. Le premier est un pianiste américain, le second un producteur électronique et le troisième un compositeur islandais qui œuvre principalement dans la musique de film.
On continue l'exploration de la discographie de cette formation suédoise très proche dans l'esprit et dans l'esthétique d'un groupe comme Broadcast, avec cette même obsession pour ce psychédélisme doux façon 60's et son instrumentation aussi analogique qu'onirique.
2009 fut l'année du changement pour Dat Politics, passant de 5 membres à un duo et abandonnant les rivages de l'Electronica pour aborder les dancefloors avec un gros son puissant digne de Boys Noize ou de Chicks On Speed. Efficace pour danser les bras en l'air et les oreilles en sang.
Le plus brillant des groupes Indie-Pop britannique, à la croisée des chemins expérimentaux, psychédéliques et autres joyeusetés sonores, lorgnant autant du coté de la Library Music la plus libre que des travaux abstraits des laborantins fous de la BBC Workshop. Il s'agit ici d'une compilation regroupant diverses sessions enregistrées par John Peel notamment et il n'y a rien à jeter.
jeudi 22 août 2024
Formation italienne début 70's réunissant notamment deux cadors de la musique pour l'image transalpine j'ai nommé Giuliano Sorgini et Alessandro Alessandroni, ils n'ont sorti que deux 45 tours en 1971 que l'on retrouve ici avec des versions instrumentales, le tout rééditer par les fous furieux italiens du label Four Flies Records (hommage au film de Dario Argento en passant...). C'est groovy et psyché tout en étant pop, bref tout ce qu'on aime.
Classique des classiques du Post Punk britannique début 80's, le premier album de cette formation de Londres est un bijou de froideur et de rigueur, notamment dans cette alliance voix / ligne de basse en droite lignée de Joy division, le tout cisaillé par les guitares couperets et les refrains assassins. L'absence du groupe dans les livres d'histoire du Post punk est une HONTE absolue.
Formation de soul instrumental basée à San Diego, ils s'inspirent des maîtres du style du passé (The Meters, Isaac Hayes, Mulatu Astatke, Fela Kuti et The Poets of Rhythm) pour produire un Rhythm'n Blues moderne à l'efficacité déjà légendaire. Groovy !
Après Kurt Weill en 1989, les vieux de la vieille du rock industriel suisse The Young Gods s'attaquent à un autre immense compositeur du XXème siècle en la personne du pape du minimalisme américain 60's j'ai nommé Terry Riley et son chef d'oeuvre In C. Le résultat est un sommet du genre oscillant entre Post Rock hypnotique et électronique minimaliste.
Sur le catalogue du label Sonar Kollektiv (fondé par Jazzanova), Thief apparait comme une entité Pop relativement à part. Les fans de Jazzanova ont un peu de mal à suivre tous les projets de ses membres... pourtant chacun d'entre eux est assez spécifique, tout en restant toujours dans le giron "Jazz & Soul" ou plus récemment "Folk & Tronica". Concernant Thief, il s'agit d'un projet parallèle de certains membres des Jazzanova, 2 pour être précis (Stefan Leisering et Axel Reinemer), avec le chanteur/compositeur Sascha Gottschalk en plus. Le mélange des genres est ici très bénéfique : épuré, très folk, l'électro de Thief reste suggérée et tout le temps au service d'une mélodie bien cadrée et inspirée.
Todd Terje est l'incontournable producteur norvégien pionnier dans une Disco / House irrésistible, et ce malgré une discographie quelquefois inégale. Il s'agit ici de son véritable premier album, formidable voyage impertinent à travers toutes les influences auxquelles Terje a fait allégeance au cours de sa carrière. Au cours de ses 60 minutes, il y a des morceaux lounge décontractés, des samples de jazz funky, des épopées Italo et des envolées de piano house humides. Tout cela est intégré dans un voyage d'extravagance sonore si grisant qu'il est parfois difficile de s'arrêter et de reprendre son souffle. A noter la remarquable reprise de "Johnny And Mary" de Robert Palmer avec la voix d'invité de Bryan Ferry, qui sert en quelque sorte de répit au milieu de l'album avant que le disque ne reparte pour le sommet.
L'un des albums de "sunshine pop" les plus remarquables de 1969, enregistré par les soeurs Wendy et Bonnie Flower, basées à San Francisco, et qui déborde de mélodies mémorables et d'harmonies rayonnantes. Le duo a longtemps été associé au musicien latin-jazz Carl Tjader, et les réminiscences Jazz et Bossa sur l'album le confirment aisément.