Trapist
Ecumant les meilleurs labels de musiques des marges (Staubgold ou Thrill Jockey), le trio Trapist a bien choisi son nom ; même s'ils n'ont pas encore fait vœu de silence, ils s'en approchent parfois. Si Trapist est un power trio (et un simple coup d'œil à la composition guitare, basse et batterie pourrait le laisser penser), ils fonctionnent à l'énergie d'une vieille batterie de voiture plutôt qu'au réseau électrique national. Cette improvisation délibérée et épurée s'intéresse avant tout à ce qui n'est pas joué. Si Morton Feldman, John Cage et David Tudor avaient formé un groupe de rock, ils auraient peut-être sonné un peu comme ça. Sur les premiers morceaux, la guitare minimaliste de Martin Siewert est quasiment absente ; de légers traits de crayon mélodiques ou des drones résonnants sont encadrés par des clics, des bourdonnements et des parasites. La batterie de Martin Brandlmayr est autant une question de texture que de rythme, tandis que la basse de Joe Williamson ajoute une vibration chaude et sombre. Au fil de l'album, Trapist s'éloigne progressivement du silence, s'engageant dans des échanges relativement hyperactifs, bourdonnant d'une énergie concentrée et contenue, se laissant parfois aller à des grooves épurés et nerveux.
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