On insiste une nouvelle fois sur le cas Quentin Girard (cf. ici), pionnier français génie de l'Electro Post Down Tempo mélancolique dans la parfaite lignée des productions du catalogue Morr Music (Isan, Lali Puna...).
mercredi 31 août 2022
Un vieux de la vieille de la scène électronique allemande aussi à l'aise en solo qu'en duo au sein des Wighnomy Brothers (avec Sören Bodner de Monkey Maffia). Ici une compilation de haut niveau regorgeant de pépites Mid Tempo oscillant entre Broken Beats, Future Jazz, Tech House et Minimal. Du grand art classique.
mardi 30 août 2022
Seabear est un collectif islandais qui a sorti 3 albums chez Morr Music. Moins directement électronique que leurs collègues de label Isan ou Lali Puna, ils cultivent pourtant les mêmes terres arides et mélancoliques via un Post Folk de chambre qui n'est pas sans rappeler un certain son (en plus décharné) de la scène de Chicago. Il s'agit ici d'un album inédit sorti 5 ans avant leur première sortie officielle et dans le genre beauté froide islandaise c'est remarquable.
Savoir qu'un type comme Kim Stanislas Giani alias Kim existe toujours et porte haut l'esprit d'une Indie-Pop foutraque et bricolo telle que l'on pouvait la pratiquer dans les 90's est en soi une nouvelle extraordinaire qui en dit long sur l'esprit d'abnégation qui caractérise ce genre de personnage. Découvert en 1997 sur la micro structure MK Label via son 3ème album record clown, Kim n'a cessé depuis de surprendre tout en continuant son petit bonhomme de chemin solitaire. Il s'agit ici de son dernier album en date (son trente-quatrième !) et, comme son nom l'indique, il est résolument Rock (à la limite du Hard sur certains titres !), ce qui pour lui signifie une collection de fulgurances mélodiques aussi bancales qu'irrésistibles.
lundi 29 août 2022
On ne s'est jamais complètement remis de la découverte du film under the skin de Jonathan Glazer et de sa bande-son signée par la violoniste Mica Levi. Composé uniquement de glissando de cordes aussi abstraits que fascinants et créant ainsi un sentiment d'anxiété et d'envoûtement qui tutoyait le génie, elle devenait pour le coup l'égal d'un Bernard Herrmann qui lui aussi avait révolutionné 60 ans auparavant l'utilisation des cordes au cinéma avec son travail sur psycho d'Hitchcock. Trois ans après elle retourne au cinéma pour là encore un petit bijou mais cette fois-ci moins ouvertement agressif (dans le bon sens du terme) pour les oreilles peu averties. L'ambiance toujours minimaliste est ici à la fois doucement mélancolique et mortifère, collant ainsi parfaitement avec le deuil impossible de Jackie Kennedy dans le chef d'œuvre de Pablo Larrain.
Sur l'excellent label australien Room40 drivé par Lawrence English, encore un opus passionnant d'Ambient Drone hanté signé par Janek Schaefer, vieux de la vieille de la scène expérimentale. Il s'agit d'une composition spécifique pour orgue à cordes Magnus, piano, clarinette, vinyle et orgue, enregistré avec un système à 8 haut-parleurs et des microphones pour le Huddersfield Contemporary Music Festival de 2005. Le tout fut créé tard dimanche soir dans une salle occultée avec le public allongé sur des coussins au sol immergé dans une installation de huit haut-parleurs tout autour d'eux.
Le génial Sascha Funke, ancien aixois, toujours aussi fort après 20 ans de carrière dans le domaine de l'Electro House bigarrée, autant à l'aise sur un dancefloor que dans les laboratoires. Il laisse éclater ici sa grande passion, celle de mêler le Krautrock (il est d'origine berlinoise) et le dancefloor. Du grand art.
jeudi 25 août 2022
On remet une couche sur l'américain de chez Kompakt, spécialiste à la fois de l'Ambient digital et cinématique mais aussi ici de l'Electro puissante et redoutable sur dancefloor. Sauf qu'à l'époque personne n'a pu se trémousser dessus car sorti quelques jours avant le premier confinement. Réparons donc cette injustice.
mardi 23 août 2022
On a déjà évoqué (cf. ici) le cas de John Foxx et sa collaboration avec la formation The Belbury Circle du label Ghost Box, on en remet donc une couche car l'homme est particulièrement prolifique depuis ses débuts en solo en 1980 (pas moins de 25 albums plus pas mal de collaborations). Il a commencé sa carrière au sein de la première période (de loin la meilleure) d'Ultravox, légendaire figure New Wave qui, après son départ en 1979, se transformera progressivement en baudruche héroïque et emphatique (à l'image de pas mal de formations Post Punk au cours des années 80). Lui n'a par contre pas fait évoluer sa ligne du parti, celle d'une Synth Wave aux accents Kraftwerkiens qui, revenue au goût du jour, fait de notre homme un véritable précurseur qui a su avoir raison avant tout le monde. A noter que The Maths est un duo avec Benge, que l'on a connu sur le label Quatermass en 2000.
Dernier album en date (sorti sur leur propre label) pour notre duo russe préféré composé d'Anton Kubikov et Maxim Milutenko. C'est toujours aussi beau dans le genre Deep House confrontée à la Techno Minimal et l'on se demande toujours comment, après plus de 20 ans de carrière, ils n'ont pas encore réussi à atteindre les limites de cette esthétique musicale.
A l'occasion de la sortie de son douzième album range of regularity, le batteur Post Jazz Samuel Rohrer résidant à Berlin a confié quelques titres de cet opus à certains remixeurs électroniques de renom issus de sa ville d'adoption, à savoir Ricardo Villalobos et Burnt Friedmann, autant dire les chantres du minimalisme le plus absolu de la technosphère pour un résultat aussi réussi que captivant.
Première formation de Tim Gane, futur Stereolab, ici en mode Indie-Pop britannique tel que pratiqué par les Stone Roses, Charlatans, Ride et autre La's. Un son parfait pour un mystère qui demeure: pourquoi sont-ils restés si confidentiels alors que bien d'autres pourtant moins talentueux ont réussi à percer ? La faute peut-être à l'absence de tube magistral et fédérateur (et à une pochette pas fameuse) mais Tim Gane se rattrapera par la suite en troquant les habits Lenoir / Inrocks par le rétro-vintage futuriste.
lundi 22 août 2022
Ex grand espoir Post Rock de la fin du siècle dernier mais qui disparaîtra bien vite dans les tréfonds de l'actualité musicale. Un gros son Rock, des breaks de basse et de batterie particulièrement inventifs et un grand talent dans la manière de planter des décors aussi haletants que mystérieux, voilà les grandes qualités de cette formation que l'on peut rapprocher de l'univers série B de Trans AM et qui expliquent leur présence sur le remarquable catalogue du label Post Techno et Post Rock FatCat.
D'abord quatuor (formé à Darmstadt, grand centre de la musique moderne du XXème siècle) puis depuis 1995 l'œuvre unique de Markus Popp, expérimentateur électronique de génie, pas toujours accessible mais régulièrement génial. Ici il collabore avec Christopher Charles, artiste français exilé au Japon, pour un résultat caractérisé par des rythmes et des mélodies qui apparaissent à un niveau presque subliminal. C'est l'équivalent auditif de l'art qui paraît mieux du coin de l'œil. Une attention forcée rend la musique choquante. Une écoute décontractée, avec l'esprit préoccupé par autre chose, comme l'écriture, améliore l'expérience. C'est alors que la musique s'épanouit, s'enfle et respire, miroitant d'une vie inéquitable à la musique traditionnelle. Ce sont les atomes invisibles de la vie qui maintiennent à peine la matière ensemble et se manifestent sous forme de son - presque un portail vers une autre dimension jaillie de la vie auditive. À son tour, mettez-le sur des écouteurs et regardez le monde, et vous pourriez ressentir une étrange déconnexion, comme si tout était devenu bruyamment silencieux.
mercredi 17 août 2022
Post Rock à l'ancienne, canal historique dirons-nous, avec en point d'orgue Madrid, Diabologum et Labradford. Le label nous vient de Rodez, décidemment la plaque tournante d'un certain Rock déviant. Le groupe est formé notamment de Francis Esteves, par ailleurs collaborateur de Michel Cloup (ex-Diabologum justement) sur son projet Experience mais aussi boss du label Dora Dorovitch. Il est aussi féru d'un certain Hip Hop alternatif et a pour l'occasion produit ici une série de beats particulièrement réussis qui se marient fort bien avec la litanie mélancolique produite par une partie de l'instrumentation acoustique.
3 maxis (dont les 2 derniers en date) pour résumer la brillante carrière de Cobblestone Jazz, trio canadien brillantissime qui renouvela en profondeur l'esthétique Deep House Minimal en lui agrégeant notamment des micro-éléments Jazz, mais surtout en opérant un travail impressionnant sur le son, tout en retenu et en myriade de mini-motifs et autres gimmicks aussi discrets qu'envoûtants, rendant ainsi l'ensemble presque abstrait par moment. Bref, le trait d'union parfait entre laboratoire de recherche et dancefloor, au même titre qu'un Ricardo Villalobos histoire de situer le haut niveau musical du trio.
mardi 16 août 2022
Un peu oublié aujourd'hui, Chessie faisait partie de ces projets qui tentaient avec succès de marier Post Techno et Post Rock, soit des rythmiques digne de l'Electronica d'un coté, des sons plutôt acoustiques venus d'un Rock déstructuré de l'autre. Ce son hybride était caractéristique d'une époque (la fin 90's) et de certains labels comme Drop Beat sur lequel est sorti les deux premiers opus de Stephen Gardner alias Chessie, bientôt rejoint quelques années plus tard par Ben Bailes. A l'origine Chessie explorait les aspects physiques, émotionnels et esthétiques des chemins de fer à travers le son. Gardner, qui a beaucoup travaillé et voyagé sur les chemins de fer, traite ses expériences ferroviaires à travers diverses méthodes de production électro-acoustique, notamment des techniques de bande analogique, des instruments acoustiques et des enregistrements sans séquenceur.
3 albums au compteur pour cette formation lilloise entre 2006 et 2011 dans une veine Synth Wave à tendance Dark. Celui-ci (le dernier en date) fut enregistré à Bristol, la Mecque du Trip Hop il y a 20 ans. On y retrouve cette ambiance aérienne et hypnotique agrémentée ici de rythmiques Rock du meilleur effet.
jeudi 11 août 2022
Clatterbox alias David Kempston s'est fait connaitre au milieu des 90's via ses deux premiers albums chez la très attachante structure britannique Clear, maison mère d'une Electro aussi robotique que primesautière à base de légers breakbeats jazzy bondissants et de nappes minimales qui en faisait une singularité au sein de la technosphère de l'époque. Depuis, il a durci quelque peu le son tout en maintenant un excellent niveau en terme de groove comme en témoigne cet avant-dernier EP en date.
On remet une couche (cf. ici) sur Laurent Girard et son trop discret projet Melodium, petit précis d'Electronica Pop soft et mélancolique qui raviront tous les amoureux transis du catalogue du label Morr Music (Isan, Lali Puna...).
De l'Electro Down & Mid Tempo bricolo et bien foutu, largement haut dessus d'une concurrence pourtant bien fournie en nombre à l'époque (la fin des 90's, royaume de Ninja Tune ou Mo' Wax). L'opus est signé Tom Fenn alias Tele:Funken qui s'était illustré 3 ans auparavant dans un genre très différent avec le cinglé Post Rocker à guitares préparées Dave Pearce alias Flying Saucer Attack pour un distant station d'anthologie en matière de brouillard mural et sonore. Après 16 ans d'absence, l'homme est revenu en 2016 avec un nouvel album paru chez Static Caravan. C'est aussi l'occasion de reparler de Domino, légendaire label britannique qui tant œuvré pour le son indépendant, qu'il soit à guitare ou électronique.
Disque important car emblématique d'une époque qui aura vu le mariage possible entre Electronica, Post Rock et Industriel, le tout via le label dijonnais Noise Museum. Ici il s'agit d'un ensemble de titres du local de l'étape Celluloïd Mata (alias Matthieu Maire) remixé par la crème du label, à savoir Electronicat, Oil 10 ou Fragile, sans oublier quelques éléments de l'international expérimental j'ai nommé DJ Olive ou DJ Speedranch & Jansky Noise. Bref, de l'Electro Indus (comme on disait à l'époque) qui n'a pas pris une ride.
mercredi 10 août 2022
Attention, pépite Post Rock qui ressemble étonnamment à ce qui nous faisait vibrer il y a bien 25 ans de cela. On parle ici de morceaux longs (20mn en moyenne), à la rythmique aussi inébranlable qu'hypnotique, imposant un groove insidieux (façon Can) ainsi qu'un cadre parfait pour la lévitation de claviers Psyché et de volutes sonores aux accents aussi spatiaux que cinématographiques. Bref du grand art pour un trio composé de Gareth Sweeney, Felipe Salazar et Aidan Baiker, ce dernier étant bien connu de nos services.
Exemple superbe de Modern Classical avec ce duo composé de Carlos Cipa et Sophia Jani. Le premier est un pianiste émérite qui fait le pont entre les genres et fusionne ce qui semble contradictoire. Dès l'âge de six ans, il s'oriente vers une carrière de pianiste classique - jusqu'à ce qu'il découvre la batterie, joue dans des groupes de rock, dévore la musique Ambient, Pop, électronique - et encore et encore la musique classique. Il combine des concepts classiques avec la culture pop - sans réserves ni clichés. Avec seulement quelques notes, il crée une belle musique orchestrale - intime et cinématographique à la fois. Il collabore ici avec la compositrice allemande Sophia Jani pour un résultat éblouissant.
Choc des cultures entre cet opus et le label sur lequel il est sorti. En effet, Disko B est la maison mère de DJ Hell ou Dakar & Grinser, soit l'antre d'une Electro House Disco putassière et jouissive à souhait, tandis que ce disque est plutôt orienté Ambient Post Jazz avec de longues rêveries accompagnées par de discrètes polyrythmiques qui doivent autant à l'Asie qu'à l'Afrique. Derrière ce bijou (au titre magnifique) se cache Carl Oesterhelt, batteur et clavier ayant participé à certaines œuvres superbes signées notamment Tied & Tickled Trio ou MS. John Soda. Quant à Johannes Enders, il s'agit d'un saxophoniste aussi aérien qu'hypnotique ayant accompagné quelques pointures nommées Brad Meldhau ou Lee Konitz.
Dernier album en date pour Vincent Caylet alias Cankun, le tout sur le label de Besançon Hands In The Dark. L'homme, que l'on trouve aussi derrière les projets Archers By The Sea, V, Thé Déluge ou The Pistil Cosmos, est un véritable touche à tout de Lozère, pratiquant une Electro foutraque et Psyché aux beaux accents Pop évidents. Une esthétique où les mélodies découlent de rythmes alambiqués façon Post Rock (avec quelques réminiscences Jazz), provocant rêverie et mélancolie chez l'auditeur.
mardi 9 août 2022
Premier album pour cette formation de Chicago qui s'apparente parfaitement à la scène locale . En effet, qui dit Chicago, dit Post Rock, et dit fatalement le label Thrill Jockey sur lequel la formation a sorti plusieurs albums. Ici, et à l'instar de Gastr Del sol ou de Will Oldham, on s'empare de l'esthétique Folk / Country tendance Americana pour l'étirer et le transformer (ici gentiment tout de même) dans tous les sens. On reste quand même sur les bons rails et même les auditeurs les moins aventureux ne seront pas complètement perdus.
Troisième album pour Olaf Bender alias Byetone pour un résultat tutoyant les sommets du groove insidieux et de la radicalité Electro Minimale. Ce n'est donc pas complètement abstrait comme dans une bonne partie du catalogue du génial label Raster-Noton (cf le projet Alva Noto de Carsten Nicolai) mais pas vraiment non plus taillé pour les pistes de dance. Bref c'est à mi-chemin entre laboratoire et sunlights, autant dire la position adéquate pour danser intelligemment.
On continue l'exploration du passionnant catalogue du label Alien Transistor drivé par les membres de The Notwist avec cet intriguant projet sud-coréen du nom de Byul.org. Après enquête de nos services, il s'agit d'une agence en développement et design de logiciels qui s'attaque au monde électronique via une Ambient & Electronica barrée et ésotérique avec de vrais moments de grâce au milieu. Il s'agit ici d'une compilation de titres rares avec à la clef des paysages sonores nocturnes et maussades qui nous vont à ravir.
On a connu Alicia Merz seule avec son projet Shoegaze triste et magnifique Birds Of Passage (cf ici), là voila en duo avec Gareth Munday pour une esthétique un poil plus Folk électronique mais tout aussi flottant et neurasthénique, le tout n'étant pas sans rappeler la fameuse micro-scène fin 90's de Bristol, synthèse parfaite entre Post Rock à brouillard et Lo-Fi maladif avec des génies ayant pour nom Crescent, Movietone et Matt Elliott de Third Eye Foundation.
mercredi 3 août 2022
Steve Roden est un artiste visuel et sonore de Los Angeles. Son travail comprend la peinture, le dessin, la sculpture, le film/vidéo, l'installation sonore et la performance. Il utilise des processus de composition basés sur la transposition et la synesthésie. Il invente des systèmes à partir de partitions musicales, de mots, de cartes, qui le guident ensuite dans ses réalisations plastiques et sonores. Pour ses œuvres purement sonores, l'artiste utilise aussi bien des captations environnementales, que des bruits concrets provenant d'objets quotidiens dont il retire toute la poésie, ou encore d'instruments à peine effleurés. Le matériel sonore recueilli est savamment agencé sans subir de traitement électronique. Le résultat est toujours humble, laissant une grande place à l'écoute et à l'auditeur libre de s'enfiler dans ses miniatures sonores.
Attention, derrière ce producteur américain se cache un bipolaire de grande envergure: d'un coté une production clairement orientée Ambient synthétique à base de nappes tordues et envoûtantes (souvent au service du cinéma) directement issues de l'univers du Krautrock en général et de Tangerine Dream en particulier, et de l'autre une esthétique orientée purement dancefloor avec une Electro sans concession et tubesque qui a trouvé fort logiquement sa place sur le catalogue de Kompakt. C'est ce dernier aspect que nous vous invitons à découvrir avec ce maxi parfait.
Son nom est Laurent Girard, il est apparu à la fin des 90's sur des labels défricheurs passionnants qui avaient pour nom Active Suspension, Autres Directions In Music ou Peter I'm Flying!, et son terrain de jeu se situe sur les terres de l'Electro(nica) Soft Mid Tempo, coincé entre Boards Of Canada pour l'onirisme et les productions de Morr Music (Isan, Lali Puna, Bernard Fleischmann...) pour le coté à la fois mélancolique, pastoral et ouaté de son esthétique électronique. Dernier album (numéro 25 ?) sorti en 2016, depuis plus de nouvelle et c'est regrettable car ce type discret est tout simplement un petit génie dans son genre. Voici une compilation d'inédits avec de véritables tubes qui n'en ont pas l'air de prime abord.
Actif depuis 2003 et auteur de 25 albums, le new yorkais Kenneth Kirschner est un apôtre de l'Ambient Drone Minimal. Le titre de Compressions & Raréfactions se réfère directement à la physique du son : les ondes de pression dans l'air qui sont la composante physique sous-jacente à ce que nous percevons comme un son. Ce concept trouve un parallèle évocateur dans l'art de Kirschner, dont le travail consiste à visualiser les phénomènes physiques imperceptiblement minuscules qui composent tout ce qui nous entoure. Le titre peut aussi être lié aux compositions elles-mêmes : c'est une musique qui alterne entre densité extrême et rareté extrême, utilisant ces contrastes comme un élément expressif majeur alors qu'ils alternent comme des vagues de pression et d'absence dans l'air. Enfin, le titre évoque aussi les très longues durées de plusieurs morceaux de l'album, dont deux qui s'étalent sur plus de deux heures.
mardi 2 août 2022
Un collectif qui se résume au duo allemand Christian Hilscher et Nico Plagemann et qui s'est imposé au fil des années grâce à une Electro House formidablement addictive, au son impressionnant (là encore l'écoute au casque est chaudement conseillé) mais sans compromis commercial aucun. De la profondeur mais sans rondeur, la formule se révèle impitoyable pour les danseurs du monde entier. Quelle tuerie !
Beau voyage entre Ambient Post Rock et Electro-acoustique pour une longue rêverie sonore entre mauvais rêve et douce illusion. On a déjà évoqué ici le cas Paul Gough, australien expérimentateur spécialiste du Glitch, soit l'accident sonore numérique magnifié en œuvre d'art. Ici il s'agit de son 6ème album (sur 25!) sorti sur K-RAA-K, fous furieux musicaux belges incontournables (Köhn, Toss, Synthemes+, Pan American...) au tournant des années 2000.
Dernier album en date pour ce trio découvert en 1997 avec un Ep à dominante Ambient magnétique superbe pour le label défunt et attachant Roomtone. Depuis le son s'est quelque peu amplifié pour viser une Electro délicate aux richesses orchestrales éblouissantes (l'écoute au casque est vivement conseillé !). Le précédent album (déjà évoqué ici) parcourait déjà les mêmes sentiers où se croisaient l'Electronica douce amère de Boards Of Canada et certains rythmes complexes du catalogue Warp.
Si il y a bien un label qui a repris le flambeau de l'Ambient (tel que conçu par Brain Eno) tout en le renouvelant en profondeur (Labradford) c'est bien Kranky dont l'une des références de leur catalogue en la matière avait pour nom Stars Of The Lid, duo hypnotique composé d' Adam Wiltzie et Brian McBride. Leurs chansons sont en grande partie des paysages sonores sans rythme, composés de guitares bourdonnantes et traitées avec des effets, de piano, de cordes et de cors. En solo, le dénommé McBride continue via ses deux albums de défricher les mêmes terres de la trance lente et sans rythme.
lundi 1 août 2022
Brian Bennett, l'une des immenses références de la Library Music britannique des 60's & 70's, ici en fin de carrière pour un album dédié au Disco tendance funky et cosmique. C'est encore une fois la preuve de l'invraisemblable palette de jeu de ces musiciens de studio, si décriés à l'époque (on les qualifiait alors de "requin") et pourtant si talentueux.