Fondé en 2006 par Vincent Bertholet, l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp est un projet particulièrement foutraque qui force le respect. Conçu comme un véritable orchestre, la taille de l’ensemble n'a cessé de varier afin de démontrer que la formule "plus on est de fous, plus on est de fous" n'a jamais été aussi vraie, notamment sur scène. Avec un nom à la fois hommage aux groupes traditionnels africains - Orchestre Tout Puissant Konono n°1, Orchestre Tout Puissant Polyrytmo etc... - et à l'un des plus grands dynamisateurs de l'art du XXème siècle), le groupe épouse les formes de ses musiciens tout en les poussant dans leurs retranchements. Le résultat est un son organique puissant, expérimental, instable et terriblement vivant. Ces caractéristiques se retrouvent sur We're OK. But We're Lost Anywhere, cinquième opus du groupe. Mélangeant free jazz, post punk, high life, brass band, mélanges symphoniques et krautrock, leur son ne fait que dépasser les limites des genres. Transcendantale, presque rituelle, la musique se double de paroles puissantes, déclamées avec rage contre un monde qui s'effondre. Adorciste, hypnotique et post-syncratique, l'Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp, loin du manifeste de Tzara, se situe entre les psaumes phonétiques de Hugo Ball, une procession soufie qui vire à la bagarre et un rituel vaudou, mais toujours avec une précision propre à la monomanie. d'un asperger.
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