Un seul mot d'ordre: vous écoutez ce que vous voulez, mais éduquez vous un peu ! Retrouvez aussi les Surfeurs Du Divan sur http://ls2d.free.fr/ et sur http://www.myspace.com/lessurfeursdudivan.

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samedi 31 décembre 2011



















Brian Eno & The Words Of Rick Holland
Drums between the bells
Warp - 2011

Génie est un terme tellement galvaudé que l'on hésite à l'employer pour qualifier le bonhomme, et pourtant... De l'ambient raffiné (c'est lui qui a inventé le concept) mâtiné de post-rock et d'electronica, le tout sur le meilleur label électronique de l'histoire, que demander de plus ? Ecoute au casque obligatoire pour profiter pleinement de ce joyau sonore.



















Bohren & Der Club Of Gore
Black earth
Wonder - 2002

Où va le jazz ? On n'en sait fichtrement rien, si ce n'est que ceux qui ne se sont jamais remis de la disparition de Labradford peuvent avoir le sourire. Lent, calme, glacial, noir, triste à pleurer, les qualificatifs convoqués pour cerner au mieux le champs musical de ce quatuor allemand sont contigus de l'univers de Mark Nelson et de son unique obsession: retranscrire la fonte des glaces en sonorités douces et amères. On pense aussi au Spain de Josh Haden. Plongez dans les eaux froides du spleen et surtout n'ayez pas peur de la pochette, les musiciens de Bohren sont tous des anciens membres de groupes hardcore désormais, vous l'aurez compris, rangés des chars d'assaut.

vendredi 30 décembre 2011




















Bot'ox
Babylon by car
I'm a cliché - 2010

Duo composé de Cosmo Vitelli et de Julien Briffaz (moitié de [T]ekël) pratiquant une électro rock lorgnant new wave à considération socio-économique puisqu'ils annoncent comme source d'inspiration une fascination inédite pour la décrépitude sociale des grandes villes de l'industrie automobile. Un mélange des genres étonnant et réussi, tant le coté cadences infernales des chaînes de production trouve ici un écho dans ces sonorités métalliques et ces rythmes robotiques.
Link




















V/A
2010 Compilation
DFA records - 2010

10 ans pour le label phare du XXIème siècle qui aura réussi à imposer un son, le fameux punk-funk new-yorkais, alliant le groove funky disco à des rythmiques métronomiques rigoureuses issues de l'after-punk des 80's, en gros l'osmose parfaite entre les défricheurs Gang of Four qui coucheraient avec le Bowie berlinois de la trilogie Brian Enoesque. Le beau David à qui on pensait fortement à l'écoute du dernier LCD Soundsystem désormais défunt. james Murphy désormais en retraite, on peut compter sur la relève (Discodeine ou Shit robot) qui persévère dans la résurrection du spectre new-wave.





mercredi 28 décembre 2011



















Ascii Disko
Black orchid from airlines to lifelines
Artoffact - 2011

Ancien préparateur de bombes incendiaires à visée dancefloor, Daniel Holc se réoriente pour son 4ème album vers une pop plus éthérée tendance voix blanche désincarnée sur beats mélancoliques early 80's. On jurerait même avoir entraperçu le fantôme de Mark Nelson aka Labradford dérivant sur une banquise sonore en compagnie de colder et de Joy Division. Le grand froid débarque sur les pistes et cela nous réchauffe le coeur.


















Arnaud Rebotini
Someone gave me religion
K7 rec. - 2011

Excellent album qui remet au premier plan la notion de songwriting au sein de la techno-sphère. En balançant sur le dancefloor des bombes electro à base de synthés analogiques vintage, Rebotini dément superbement l'idée que l'électronicien en herbe ne serait avant tout qu'un producteur directement dépendant de la sophistication de ses machines. Il en profite aussi pour s'éloigner un peu plus de ses penchants gothiques qui avaient profondément nuit à son album sous enseigne Blackstrobe réalisé sans son acolyte Ivan Smagghe parti entretenir la flamme disco avec Jennifer Cardini.


mardi 27 décembre 2011



















Mondkopf
Rising doom
Fool house - 2011

De l'influence du gothique sur la techno-sphère, suite et toujours pas fin. Après Rebotini et Chloé, voici le cas Mondkopf. A l'écoute de cet opus, on comprend mieux l'échec de son live au festival Marsatac 2011. Un gros brouet sonore il est vrai désservi par une sono lamentable. Finalement l'écoute de l'album au casque lui rend plutôt justice. Du darkness oppressant anti-hype au possible, un peu lourd sur les beats, mais aux textures sonores soignées, parfait pour un dancefloor rapatrié d'urgence dans une cave bien humide.























Chloé
One in other
Kill the DJ - 2010

Retour en force de la noirceur gothico-new wave-after punk qui teinte la palette de son de la techno-sphère française. Ici noirceur se comprend mélancolie chagrinesque tendance inquiétante (axe Carpenter Zombie Zombie) et non lourdeur métallurgique. On l'a toujours senti à l'étroit dans le costume étriqué de DJ, elle confirme ici ses talents de songwriting et de metteuse en son. Un album envoûtant qui risque de déstabiliser les décérébrés du dancefloor.









































V/A
Fabric 57
Fabric - 2011

V/A
Body Language vol. 10
Get Physical - 2011

Deux très belles séries toujours en pleine forme. 61 volumes pour les Fabric (et sa doublette FabricLive) pilotés par le club londonien du même nom, 10 volumes pour les Body Language du label berlinois Get Physical avec Mandy à sa tête. Electro, House ou Minimale au menus des allemands, les anglais, de part la diversité des Djs aux manettes, sont strictement impossibles à cataloguer musicalement. Pour le volume 57, le frenchy Agoria propose ainsi une relecture émouvante voire mélancolique du son early 80's/90's de Detroit et de Chicago.




jeudi 1 décembre 2011


















Low
C'mon
Sub Pop - 2011

Pendant longtemps ils détinrent le titre officieux de groupe le plus lent du monde. Avec leurs accords fantômatiques joués à deux à l'heure, le temps enfin suspendait son vol, manière pour l'auditeur de voir enfin passer les anges. De 94 à 97, on trouve trois pépites frappées du sceau de l'élégance froide (I could live in hope, long division et the curtain hits the cast) et un sommet conclusif en forme d'apothéose expérimentale: songs for dead pilot, un ep invraisemblable sorti sur le label phare du post-rock congelé de l'époque, Kranky, la maison mère des premiers Labradford, Jessamine et Bowery Electric. Un choix logique tant ce ep frappait les esprits par ce parti pris génial d'explorer les couches de silence entre les quelques notes éparses qui illuminaient le disque. Un néant fascinant qui rappelle le Monte Hellman de Macadam à deux voies quand celui-ci s'empare du road-movie en se focalisant uniquement sur les temps morts (genre changement de pneu ou plein de super) plutôt qu'aux courses poursuites. C'est un peu ça d'ailleurs les disques de Low: des courses poursuites mais à pieds, très lentement, avec des protagonistes unijambistes mais pas sourds. Pour vous en convaincre, plongez vous dans leur relecture du transmission de Joy Division: entre le couplet et le refrain, Ian Curtis aurait eu le temps d'écluser un pack de bière et d'acheter le bon modèle de corde au Castorama du coin avant de se pendre.

Mais le problème du surplace, aussi magnifique soit-il, c'est qu'on finit par reculer sans s'en apercevoir. Ainsi donc le trio, au début de carrière parfait, finit par s'éloigner gentiment mais sûrement de nos coeurs trop solitaires. A force d'être lent, on loupe des trains. Tout fout le camp, même le charme. On prend quand même des nouvelles de temps en temps, histoire de vérifier qu'ils ne se sont pas mis dans la reprise du répertoire de Black Sabbath. Apparemment non.









Cinéma Cinémas vol. 03 - Doillon, Eno, Siegel et moi
Mixed by LS2D

Série: post-rock / ambient / electronica

On continue la visite du patrimoine cinéma cinémas avec Jacques Doillon et Don Siegel et en accompagnement musical le dernier album de Brian Eno (on en reparlera car le retour du maître vaut le détour) décortiqué par nos soins. Un trip musical en écho aux souffrances de Doillon sur un plateau face à ses acteurs (Philippe Léotard et Jane Birkin au 28ème jour de tournage de la pirate) et à la gouaille joyeuse de Siegel qui nous explique qu'il n'est qu' une "pute" et qu'il lui arrive de tourner uniquement pour l'argent.



















V/A Achilifunk - Gipsy Soul 69-79
Lovemonk - 2007

V/A Afro-Rock vol. 01
Strut - 2010

Deux compilations pour un éclairage enthousiasmant sur 2 territoires musicaux légerement ignorés sous nos latitudes occidentales. Si je vous dis gitan, vous répondez lavage de pare-brise, je dis quelle honte, bravo ! Si je vous dis musique gitane, vous me répondez gros moustachus en sueur avec des liquettes pas possibles, martyrisant des guitares en bois et tambourinant frénétiquement du pied gauche des tabourets (en bois également) sans défense tout en s'égosillant à base de aye aye aye lancinant, je dis que vous étes bon pour une séance de rattrapage avec cet achilifunk aux grooves indéniables, loin des Gipsy Kings, donc. Quant à l'afro-rock vol 01, il démontre (mais en était-il vraiment besoin ?) que l'arbre Féla cache cache une forêt (une savane devrais-je dire, histoire de bien coller aux clichés) mystérieuse aux trésors indénombrables.