On a déjà évoqué ici le cas Tim Martin et son projet Maps & Diagrams, d'habitude d'obédience clairement Ambient hypnotique, mais ici le bonhomme a décidé de rendre hommage à la Techno de Detroit et son esthétique aussi futuriste que cosmique. Pureté du son et groove délicat sont au rendez-vous de cet opus à la fois old-school et vivifiant.
Du Down & Mid Tempo bien atmosphérique par un duo espagnol qui rappelle les grandes heures du Trip Hop et du Future Jazz de la fin des 90's et des grands pourvoyeurs de l'époque, j'ai nommé les labels Mo'Wax, Ninja Tune, Pussy Foot ou Compost.
On ne trouve pas que de l'Electronica foutraque et déjantée sur le formidable label Planet Mu du grand Mike Paradinas, la preuve avec cette petite perle Post Pop (sous obédience High Llamas et son leader Sean O'Hagan) signée The Internal Tulips, duo composé de Brad Laner et d'Alex Graham et auteur de deux albums il y a une dizaine d'années. Vous trouverez ici une bande-son des nuits les plus sombres avec de fortes réminiscences aussi psychédéliques que lumineuses rappellant Sparklehorse et Flaming Lips.
Retour sur l'un des meilleurs éléments de l'écurie Ninja Tune de la fin des 90's, j'ai nommé Morris Gould et son projet The Irresistible Force, chantre d'un Down & Mid Tempo aussi vaporeux que psyché, aussi à l'aise dans le Chill-Out que dans le groove insidieux.
Naviguant entre Jazz et Indie-Pop, The Island Band est un orchestre dirigé par le musicien, compositeur et producteur Lars Myrvoll. Ici il a construit un flux musical très inhabituel et émotionnel avec un beau bouquet de musiciens norvégiens polyvalents de groupes tels que Ultralyd, Splashgirl, MoHa, Kråkesølv, Sheriffs of Nothingness, Møster et Datarock, représentant une longue lignée de "suspects habituels" innovants de la vie musicale norvégienne. L'album semble rêveur et fluide et oscille entre des instrumentaux évocateurs et détaillés et des chansons pop magnifiquement produites avec des voix splendides.
Projet de Fred Bigot (déjà évoqué ici), pionnier de l'Electronica à la française à la fin des 90's avec Electronicat sur le mythique label de Dijon Noise Museum, The Magic Ray continue d'explorer tous les territoires du Post Rock et de l'électronique via ce EP remarquable, celui-ci représentant la synthèse parfaite entre Pop et laboratoire.
Moins connu mais tout aussi remarquable que Kompakt, le label Traum Schallplatten vous propose cette perle Electro House groovy signée The MFA, habitué des maisons d'exception (BPitch Control, Border Community) et ici remixé notamment par les géniaux Extrawelt.
Sorti en 2021, cet album constitue bien une session en tant que telle. Les ravages causés par la COVID-19 ont provoqué l'annulation de tous les festivals d'été, incluant bien évidemment les deux jours du At The Edge Of The Sea à Brighton. Ce festival organisé tous les ans par David Gedge depuis 2009 a donc été remis à 2021. En conséquence l'anglais a décidé avec quelques musiciens de donner un concert au format dématérialisé. Ca continue à jouer vite, voire très vite, même dans une formule quasiment acoustique qui peut d'ailleurs évoquer Cinérama, le side-project sixties de David Gedge. Au programme des morceaux piochées dans George Best, le premier album du groupe, You Should Always Keep In Touch With Your Friends ou California publiés mensuellement par le groupe en 1992 ainsi que des reprises signées Cinerama ou Sleeper, sans oublier le sublime Sports Car. Du haut niveau qui rappelle que la bande de David Gedge, malgré de multiples changements de line-up, a su rester indispensable.
Longues divagations hypnotiques à partir d'éléments Jazz qui sont ici étirés à l'extrême, provoquant envoûtement et hypnotisme chez l'auditeur. La musique répétitive à son sommet par des génies du genre, actif depuis 35 ans et auteurs d'une trentaine d'albums souvent composés d'un seul et unique titre d'une heure. Juste sublime pour cette formation australienne (nos chouchous, souvent évoqués ici) dont le Post Jazz trouve écho avec la fameuse scène Post Rock de Chicago.
On n'a pas encore complètement mesuré la perte que représente la disparation du génial Andrew Weatherall. Jusqu'au bout il aura su élever l'Electro 4x4 tempo et son tempo démoniaque au rang d'art majeur, la preuve ici avec sa dernière et ultime incarnation: The Woodleigh Research Facility, duo composé avec NinaWalsh, compositrice et chanteuse (que l'on retrouvait déjà avec les Two Lone Swordsmen du même Weatherall il y a 20 ans déjà).
Un album hommage à l'oeuvre de Coil, mythique formation Indus / Post Punk des 80's avec les ex-Psychic TV (né de Throbbing Gristle) Peter Christopherson et John Balance aux manettes. Sous l'instigation de Stephane Gregoire du label Ici D'Ailleurs se sont réunis des artistes ayant pour nom Matt Elliott (Third Eye Foundation), Yann Tiersen, Sylvain Chauveau, Chapelier Fou ainsi que des membres de DAAU ou That Summer pour un résultat tourmenté et noir qui, à la froideur clinique, a préféré la détresse en clair-obscur.
Au carrefour de l'Ambient, du Minimal et de la Techno berlinoise se trouve le génial vétéran Thomas Fehlmann, toujours là après 40 ans de carrière (déjà évoqué ici) qui l'auront vu naviguer de Palais Schaumburg au label Kompakt en passant par The Orb et Moritz Von Oswald. Bref, ce qu'on appelle communément un génie.
Plutôt adepte d'une Techno rigoriste et brutale, le producteur allemand Thomas P. Heckmann, actif depuis plus de 25 ans, nous livre ici sa facette beaucoup plus Mid Tempo et Old-School avec ce qui ressemble bien ici à un magnifique hommage au son de Detroit du début des 90's.
Acronyme de Three Hats Productions, THP est une formation de Toronto auteur de 4 albums entre 1976 et 1979, soit la grande période du Disco fabuleusement orchestré avant l'avènement de son pendant électronique. De la belle ouvrage avec des orchestrations à tomber.
L'éclectique (et inégale dans sa discographie) guitariste de Sonic Youth ici à son sommet avec un album qui rappelle les grandes heures de Sonic Youth et ses invraisemblables textures de guitares électriques, aussi abstraites qu'hypnotiques.
Le renouveau du Post Rock électronique à la française avec le batteur et percussionniste Vincent Taeger, également membre de Poni Hoax et du Sacre Du Tympan de Fred Pallem, le tout sur le label aventureux Err Rec qui a remis au goût du jour une certaine idée de la Library Music 2.0. Bref, de l'heavy listening dixit son auteur.
Un peu de changement pour les Tindersticks avec au menu des textures électroniques et des rythmes plutôt rapides ! Mais ce qui ne change pas, ce sont les mélodies à pleurer et la voix sublime de Stuart Staples. Bref, comme dirait Giuseppe Tomasi di Lampedusa, "tout changer pour que rien ne change". A noter que ce petit bijou sort sur City Slang, classique des classiques les labels indépendants, toujours bon pied bon œil après plus de 30 ans d'existence.
Un producteur italien (résidant à Berlin) auteur de deux albums dans les années 2000, à mi-chemin entre Electro minimal et sonorités acoustiques pour un résultat superbe, le tout signé sur le label Persona de Stewart Walker. Visant à aborder l'acte de composition avec une improvisation enfantine, il a utilisé des guitares, des basses et des synthétiseurs, des bruits de bouche et des voix subliminales, créant une texture organique autour de chaque mélodie. Avec des changements atmosphériques qui se déplacent entre une gamme complète d'émotions, Awake peut d'abord être rêveur, puis effrayant ; humoristique, mais aussi dramatique. Le résultat est un travail immédiat et intuitif, facile mais extrêmement complexe avec des erreurs aléatoires, des fautes et des réactions nerveuses.
Compositeur, producteur, remixeur et musicien allemand, Ulrich Schnauss crée principalement une musique électronique downtempo, ambient et shoegazing qui rappelle des influences aussi diverses que Chapterhouse, My Bloody Valentine et LFO. Découvert sur l'excellent label City Centre Offices via son premier mini-album Far Away Trains Passing By, il a commencé à se diversifier avec des collaborations et des remixes avec Longview, Mojave 3, I'm Not A Gun, Justin Robertson, The Zephyrs, et plus encore. Entre 2014 et 2020, il était aussi membre de Tangerine Dream. En collaboration avec Jonas Munk, il reste le prince de la polyrythmique. Plus ambient et minimaliste que sur leur disque précédent, les deux musiciens expérimentent la musique instrumentale dite planante par l’utilisation de claviers vintage analogiques et par les possibilités sans fin qu’ apportent la M.A.O (Musique Assistée par Ordinateur).
Le renouveau de la House française, enfin débarrassé des scories de la French touch et sa House filtrée à bout de course. Tour-Maubourg est l'œuvre de Pierre D'Estienne D'Orves, petit bijou de House groovy jamais racoleuse.
L'excellence de l'Electro House allemande par le label Get Physical Music, fondé en 2002 par Mandy, DJ T. et Booka Shade, n'est plus à démontrer. La preuve avec le volume 23 de leur série Body Language, avec Cioz aux manettes, alias Alessandro Cozzolino, producteur italien de Bergame.
Après Rodion et Justin Strauss et avant Juan MacLean, ce sont les mexicains de Zombies In Miami qui s'y collent (dans la série Backyard)pour nous présenter une impeccable sélection Electro House déviante et foutraque, le tout pour le label espagnol Playground Records.
Sous-genre du prolifique cinéma italien des 70's, la sexy-comedy était un divertissement bas de gamme à base d'humour potache et de filles peu vêtues, avec en fond sonore d'excellentes BO à base de Disco putassière mais ô combien joussive, comme le prouve cette anthologie du label Four Flies (spécialiste de la soundtrack italienne) avec de nombreuses pépites signées par les maîtres de la musique de film, à savoir Gianni ferrio, Franco Micalizzi ou Nico Fidenco.
Très beau travail du label de réédition Rocafort qui nous présente les différentes facettes des Disques Evasion, structure suisse 70's regorgeant de pépites Pop Psyché, à une époque où les étiquettes musicales valsaient plus que de raison. Avec notamment la présence du cultissime Pierre Cavalli et son un soir chez norris ainsi qu'un extrait de la BO du magnifique film la salamandre d'Alain Tanner. Groovy !
Difficile de résumer l'esthétique sonore du label I'm A Cliché, label fondé par le frenchy Cosmo Vitelli aujourd'hui résident berlinois. Voilà une bonne tentative avec cette compilation qui présente toutes les facettes de l'Electro, du Post Punk au Dancefloor en passant par le Minimal et l'Italo-Disco via des productions signées Krikor, June, Volga Select ou Rouge Mécanique.
Trois albums pour Ivy Slan au tournant des années 2000, notamment celui-ci sur l'excellentre structure bordelaise Platinum records. Il s'agit d'un marseillais au son bagarreur Big Beat, à base de psychédélisme survitaminé, qui présente la BO de Ne nous fâchons pas aux Chemical brothers. Bref, du Mid Tempo foutraque et efficace avec un songwriting testé du côté du rock ou de la pop, les machines n'étant ici jamais ses supérieures hiérarchiques, mais de simples outils de travail, aux ordres d'une écriture polymorphe.
Tale Of Us, duo italien fondateur du label Afterlife, bénéficie de l'aura du mythique label Deutsche Grammophon pour sortir un album qui s'éloigne radicalement de l'esthétique Electro House Minimal qui a fait leur réputation jusqu'à maintenant, et que l'on retrouve sur l'album de remixes qui a suivi. Endless s’oriente en effet vers un mélange de classique, d’ambient et de musique de film. Les racines se situent donc dans les œuvres de pionniers tels que Eno, Roedelius, Popol Vuh et Kraftwerk. Tale Of Us perpétue cette tradition et crée des textures et mélodies surnaturelles dans le contexte d’un son contemporain. Beau voyage sonore garanti.
Odd Nosdam alias David Madson, s'est fait connaitre comme membre actif de la meilleure formation Post Hip Hop britannique de ces 25 dernières années j'ai nommé Clouddead. En solo il continue d'explorer ce sillon entre Abstract Hip Hop et expérimentations sonores. Co-fondateur du formidable label Anticon, il produit une matière faite d'étrangeté super-saturée et lo-fi qui croise l'IDM, le son de la côte ouest et le drone éthéré.
Encore un incunable Post Punk qui nous vient d'une ville que l'on ne soupçonnait pas capable de générer autre chose que du mauvais Hip Hop, à savoir Marseille. Formé en 1980, séparé en 1988, et reformé en 2022 avec concert dans la cité phocéenne en janvier 2023, la formation composée d' Alain Séghir, Beverley Jane Crew et Brigitte Balian proposa en son temps une New Wave plutôt Dark malheureusement trop en décalage avec une époque qui était déjà passée au Top 50. Merci au label de réédition Minimal Wave d'avoir réparé l'injustice de l'oubli pour cette version sudiste de Kas Product.
Dans le cadre majestueux de la Philharmonie de Berlin, le producteur allemand Stefan Goldmann nous embarque pour un fabuleux voyage électronique sonore où se côtoient les genres les plus expérimentaux de la technosphère, de l'Ambient au Drone en passant par l'Electronica. Superbe.
Au départ il y a Bad Rabbit, trio composé notamment de Jozef Van Wissem et du cinéaste Jim Jarmush, et dont l'unique album est la bande-son pour le limits of control de ce dernier. De ses cendres nait donc Sqürl, groupe de rock marginal enthousiaste de New York qui aime les grosses batteries et les guitares cassées, les magnétophones à cassette, les boucles, les commentaires, les chansons country tristes, le noyau de stoner en fusion, le hip-hop haché et vissé et les musiques de films imaginaires. Bref, du Post Rock au sens très large formidable d'inventivité.
Soundwalk Collective est un collectif sonore expérimental qui opère actuellement dans une constellation en rotation continue d'artistes sonores et de musiciens. L'approche de la composition du Collectif combine l'anthropologie, l'ethnographie, la narration non linéaire, la psycho-géographie, l'observation de la nature et les explorations dans l'enregistrement et la synthèse. Parmi les collaborateurs distingués figurent Patti Smith, Mulatu Astatke, Charlotte Gainsbourg, Nan Goldin ou Jean-Luc Godard. On trouve donc ici dérives opiacées et psychoacoustiques, enregistrements de terrain traités, voix lointaines, électronique atmosphérique et percussions. L'album décrit de manière impressionniste une journée dans la ville sacrée indienne de Varanasi - un lieu principal de la mort pour les hindous, où ils viennent mourir et brûler leurs morts - et emmène les auditeurs de l'heure bleue avant l'aube jusqu'à la fin de le jour, au bord du Gange, pour méditer sur le caractère enivrant de la mort.
Premier album collaboratif de la violoniste britannique Mica Levi (découvert avec la magistrale bande originale du film under the skin de Jonathan Glazer) et Oliver Coates, qui montre l'impulsion incessante des deux musiciens à brouiller les frontières entre les genres contemporains, du grime à la techno en passant par le drone. Né d'un jam impromptu sur l'émission de radio NTS régulière de Mica Levi, le couple s'est ensuite retiré dans un appartement du sud de Londres pour improviser davantage. Les sons résultants ont été hachés et vissés pour produire une série de 13 miniatures séduisantes.
Mort du sida 1982, Patrick Cowley n'est pas seulement la pierre angulaire de la HI-NRG, queue de comète du Disco tendance synthétique et crypto-gay de San Francisco, il a aussi à son actif toute une œuvre située dans une veine plus froide et expérimentale mais qui n'est pas sans rappeler des artistes proche de nous comme Radioactive Man (au hasard). Pas étonnant que l'excellent label Dark Entries, spécialisé dans le son Dark, nous présente cette compilation de titres issus de sa première période (1973 à 1981) et qui contient la bande originale de deux films chauds comme la braise de Fox Studio, Muscle Up et School Daze.
