On a appris tout récemment le départ de Geoff Barrow de la formation, mettant ainsi un terme (provisoire on l'espère) à 15 ans de carrière de la plus brillante formation Post Punk / Krautrock britannique. On va donc apprécier comme il se doit ce nouvel album, chef d'œuvre absolu comme le reste de leur discographie.
On ne présente plus Uwe Schmidt, l'homme aux plus de 80 alias, couvrant tous les champs de la musique électronique (de la plus dancefloor à la plus expérimentale) et même au-delà, puisque son pseudo le plus célèbre reste Senor Coconut, maître du lounge sud-américain 2.0 et ses étonnantes reprises façon Mambo / Cumbia / Cha-cha du répertoire de Kraftwerk notamment. Ici on est clairement dans le pointu électronique fascinant, abstrait et glaçant avec ce After Aua qui apparemment est le premier numéro d'une future série. Les titres sont issus de ses audio archive et certains sont co-signés avec le légendaire Pete Namlook.
Beau chemin parcouru pour Anika, ancienne journaliste (et chanteuse des fabuleux Exploded View) qui s'est fait un nom sur la scène de la musique électronique avec ses collages sonores expérimentaux, ses textes conflictuels et sa manière unique de mélanger froideur Post Punk, voix mélancolique et désincarnée, Darkwave et Krautrock . Sa percée a eu lieu en 2010 avec la sortie du LP culte Anika qu'elle a enregistré avec Beak> à Bristol. On est effectivement très proche de l'esthétique du groupe de Geoff Barrow, autant dire que le résultat est incontournable.
Petit tour rapide dans la gargantuesque discographie (10 albums et 80 Eps) du producteur italien Maurizio Dami, spécialiste d'une Electro Pop robotique gavée d'influences New Wave et Italo-Disco, souvent pour le meilleur, quelque fois pour le pire. Après des détours vers l'Ambient et la World Music dans les 90's, il revient à ses racines Electro à partir de 2003 et devient une référence du dancefloor groovy.
Bristol a toujours été une plaque tournante des marges musicales britanniques, comme l'ont prouvé dans les 90's le Trip-Hop de Massive Attack ou le Post Lo-Fi à brouillard de Crescent et Movietone. Aujourd'hui c'est au tour du Post Rock à tendance néo-classique de The Pirate Ship Quintet de nous estomaquer, avec cette bande-son austère et désolé à base principalement de cordes sublimes et d'arpèges guitaristiques pleureurs, situant ainsi cette formation comme des cousins british et éloignés des canadiens de Godspeed You Black Emperor ! Superbe.
Formation de Hambourg active depuis 1990, Station 17 a connu de nombreux changements de line-up ainsi que d'orientations musicales, même si le caractère instrumentale et la volonté d'expérimenter les orchestrations constitue un socle indéboulonnable. Après Mute au début des années 2000, c'est l'excellent label Bureau B (orienté Krautrock ancien et actuel) qui diffuse leur production, en l'occurrence un excellent Post Rock accompagné de sa déclinaison électronique avec des remixes signés Efdemin, Ada ou Pantha Du Prince.
Formation de Düsseldorf maniant avec habilité éléments Krautrock, New Wave et Electro mélodique pour un résultat fort efficace. Pour info, leur nom vient d'un vieux téléfilm allemand de 1970, Le Jeu des Millions, où un candidat doit survivre à une chasse à l'homme réelle, filmée par 20 caméras. S'il ne se fait pas tuer au bout de sept jours, il empoche le pactole. A l'époque de sa diffusion, des centaines de jeunes n'ont pas capté qu'il s'agissait d'une FICTION et ont postulé auprès de la chaîne TV comme candidats pour les rôles des chasseurs ou du chassé.
Dans la famille Weatherall on ne présente plus Andrew, génial producteur / compositeur qui fut à l'origine du mariage entre les scènes Dance et Rock en étant à la production du fameux Screamadelica de Primal Scream en 1990. Il faudra aussi compter sur son frère Ian qui, en compagnie de Duncan Gray, forme le duo Sons Of Slough, vu l'année dernière au festival Convenanza de Carcassonne (évènement dont Andrew est à l'origine). Un mélange détonnant entre New Wave, Italo Disco, Psyché et Electro robotique et groovy façon Detroit qui réunira beaucoup de monde sur les dancefloors.
Le génial, inclassable et touche-à-tout Pascal Comelade est au meilleur de sa forme foutraque avec cet opus oscillant entre esprit Rock et collage dadaïste, bien dans la lignée de l'œuvre (45 ans de carrière et des collaborations tout azimut) de ce créateur hors-norme. En réalité, tous les adjectifs que l'on pourra essayer d'accoler à sa musique sont condamnés à être forcément réducteurs.
Fondé par des membres de Crain, formation Rock de Louisville, Kentucky (la ville des légendaires Slint), Parlour se révèle être une formation de tout premier choix en matière de Post Rock que nous qualifierons de "canal historique", à savoir utilisant une esthétique relativement classique sans ajout d'électronique, le tout sur des structures à base de longs et patients développements orchestraux. On trouvera tout de même un peu de saxophone, clarinette et quelques violons. Ce qu'on appellera donc la beauté du classicisme.
On ne remerciera jamais assez le label Transversales Disques (fondé par Jonathan Fitoussi de Model Alpha), spécialiste dans la réédition de soundtracks obscures et autres pépites de Library Music, de nous avoir fait découvrir ce petit frère (plus exactement son élève) caché de François De Roubaix, très à l'aise dans le groove funky et les orchestrations luxuriantes. Un must absolu.
Homme de l'ombre de la scène Post Rock / Electro expérimental / Ambient britannique des 90's, membre des légendaires Seefeel (période shoeagaze du premier album de 1993) et des projets Locust (Down Tempo) ou Scala (Electronica / IDM), Mark Van Hoen est une sorte de génie discret qu'il est largement temps de réhabiliter, notamment via ses nombreuses autoproductions comme celui-ci où domine une Electro ambient minimaliste du meilleur effet envoûtant.
Dernière album en date pour Lusine, projet du producteur texan Jeff Mcllwain, actif depuis 25 ans dans une esthétique très Deep et Minimal, oscillant régulièrement entre légère abrasivité sonore et mélodie vocale. Un son délicat et intrigant qui a naturellement toute sa place sur le formidable catalogue de l'aventureux (et souvent chroniqué ici) label Ghostly International.
Rencontre au sommet entre les musiciens de Wilco (les champions d'une forme d'Indie "Americana" Pop très originale) et du producteur et multi-instrumentiste de génie Jim O'Rourke (Gastr Del Sol en duo avec David Grubbs notamment) pour un résultat d'une très grande délicatesse qui peut rappeler le son de Yo La Tengo. O'rourke en profitera pour produire l'album Yankee Hotel Foxtrot de Wilco, l'un des sommets de leur discographie.
Projet du producteur de Detroit Gerald Donald (également connu avec l'alias Arpanet), Japanese Telecom est l'incarnation parfaite de cette Electro froide, groovy et robotique sous forte influence de Kraftwerk (à l'instar des classiques du son old-school de Detroit à la fin des 80's) et que défendit avec ferveur le toujours jouissif label de Dj Hell Gigolo Records. Un classique du début du XXIème siècle.
Un classique du Poliziotto italien des 70's avec aux manettes musicales le fameux duo Guido et Maurizio De Angelis, spécialiste des polars urbains aux orchestrations tendues comme un string et au groove insidieux. Funk, électricité et effusion de sang sont au programme.
On ne s'est jamais complètement remis de la découverte en 1997 du Post Rock libertaire et anarchiste du label canadien Constellation et de sa figure de proue le fameux collectif (avec un nom tiré d'un documentaire japonais sur un gang de motards) Godspeed You Black Emperor. On vous propose ici le 2ème et le 6ème album du groupe, issus de deux périodes différentes (séparés par une pause entre 2004 et 2009) mais qui ont en commun cette capacité inouïe à syncrétiser des esthétiques sonores si disparates, entre progressif, classique, drone, folk ou électro-acoustique...
Petit panorama de l'incroyable dextérité musicale du prolifique et éclectique compositeur italien Alessandro Alessandroni, connu en France pour être le "siffleur" officiel des BO du maestro Morricone, mais qui fut surtout un compositeur et multi-instrumentiste de génie, à l'aise dans tous les genres cinématographiques, du polar à l'érotique en passant par le drame ou le western. Les amateurs reconnaîtront la grosse influence de Morricone et de Bruno Nicolai sur les harmonies et les arrangements. A noter la compilation Alessandroni Proibito qui regroupe ses travaux rares et érotiques pour la maison de production Red Lights de 1977 à 1980.
Le maître de l'Ambient Eletro Minimale Carsten Nicolai est de retour avec une série intitulée HYbr:ID, manière de bande-son pour un spectacle de danse signé Richard Siegal. C'est une création évoquant un paysage sonore aux tons méditatifs et résonnants. S’inspirant du Nô, un drame musical japonais traditionnel datant du 14e siècle, l’album reflète les mouvements rythmiques distinctifs du genre et son expression nuancée des émotions à travers des gestes subtils. A écouter les yeux fermés pour un grand voyage sensoriel garanti.
